Dès le lendemain matin, je décide d'attaquer le Cormet de Roselend, sommet dont l'altitude est assez proche des 2000 mètres... après 20 km d'ascension.
Le soleil est au rendez-vous, la journée s'annonce magnifique. Comme d'habitude, je pars à la fraîche. Je rejoins Bourg-st-Maurice et son centre-ville où débute l'ascension. Cette dernière débute gentiment (4 à 5%), ce qui permet de s'échauffer en douceur et de s'élever quand même assez rapidement vers Le Châtelard (960 m) et d'avoir une bon coup d'oeil sur Bourg-st-Maurice et le bassin de Séez. On a droit aussi à une impressionnante vue de la face ouest de l'aiguille du Clapet.
Puis la route bifurque au nord pour s'engager dans une vallée très encaissée qui longe le Versoyen. La route est quasiment plate durant 1 km et ce sera un des rares sursis avant le sommet.
Arrivée à la hauteur de Bonneval les Bains (1068 m), la pente se dresse brusquement à 8% et les choses sérieuses commencent. Après 2 km, j'attaque une jolie série de 5 lacets sur une pente assez régulière de 6,5% avec une élévation de 150 m. A chaque lacet, on peut apercevoir la route qui se trouve en contrebas. Cela me rappelle les premiers lacets de l'Alpe d'Huez.
Jusque là, je me sens en forme, le soleil est toujours là et la chaleur agréable.
A la sortie de la série de lacet, la pente reste assez soutenue (8%) et je commence à sentir les jambes un peu dures. Je ralentis le rythme et mets aussi un braquet plus léger... puis on arrive d'un seul coup à Crêt Bettex (1470 m) qui marque l'entrée dans la vallée des Chapieux. Le paysage est sublime et j'ai cette sensation étrange et agréable de me sentir tout petit au milieu de la montagne.
Un long faux-plat me permet de reprendre des forces. Avant d'entreprendre la seconde et dernière partie de cette ascension juste après l'accès qui mène au hameau des Chapieux, je jette un regard admiratif sur la beauté des lieux et notamment sur l'Aiguille des Glaciers (3816 m) et son glacier d'une blancheur immaculée.
Il reste 6,5 km, je suis un peu fatigué, la pente n'est pas folle, les lacets agréables et la route est assez large par rapport à son altitude. Je garde le moral.
A 3 km de l'arrivée, la route ne présente plus de lacets, est droite comme un i et... un bon vent se présente FACE à moi ! Argh, que c'est dur ! Heureusement, ma femme et mes enfants venus me rejoindre au sommet me double et m'encourage chaleureusement. Je serre les dents, mon rythme est très faible puis un long virage à droite m'emmène au sommet du Cormet de Roselend à 1968 m. Mission accomplie sous les applaudissements de ma petite famille.
Le cadre est sublime, des alpages bordent le Cormet et la vue dégagée permet de jeter un coup d'oeil sur la Dent d'Arpire (2467 m) au sud et sur la Crête des Gites au nord.
L'objectif principal était de rejoindre le Lac de Roselend situé sur l'autre versant de cette ascension. Découverte incroyable, le Lac est d'une beauté à couper le souffle et la couleur bleue émeraude de ses eaux me transporte vers des sentiments de bonheur intense. Décidément, j'adore la montagne et l'aborder en vélo avec tout l'effort que cela nécessite, me permet de me sentir en harmonie avec elle.
Après avoir pique-niquer au bord du lac et repris par la même occasion des forces, je décide de faire les 6 derniers kms du versant ouest. La pente est soutenue (entre 7 et 8%) mais je bénéficie du vent arrière, suis frais et enroule rapidement les derniers kilomètres. Je fais une nouvelle halte au sommet pour laisser passer un troupeau de vaches nonchalantes se dirigeant vers un point de traite. Leur lait servira à la fabrication du fromage du Beaufort, point de départ du versant ouest.
Puis c'est la longue descente vers Bourg-st-Maurice et le retour au campement. Quelle belle journée !
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Pose au sommet en compagnie de Emilie et Victor.

Emilie et Victor sous la Dent d'Arpire.

La route qui arrive de Bourg-st-Maurice
au Cormet de Roselend est assez large.

De grands alpages bordent le Cormet, en contrebas un troupeau de vaches se reposent paisiblement.

De gigantesques bandes rocheuses zèbrent le versant qui descend vers Beaufort.

Le sublime Lac de Roselend.

Pas de marmottes au sommet mais des animaux plus volumineux !

C'est l'heure de la traite.
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