Col du Grand-saint-Bernard (Suisse)
Distance |
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30,6 km |
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Max. |
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9,7% |
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Alt. |
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2469 m |
Moy. |
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5,7% |
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Dénivelé |
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1752 m |
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Lever à 7 heures... une grosse journée en perspective : ascension du col du Grand-Saint-Bernard le matin puis liaison avec la 2ème étape en France à Cluses l'après-midi.
Départ à 7h45. A la sortie de Martigny, j'attaque la route qui permet de rejoindre Sambrancher qui est le véritable point de départ du col du Grand-Saint-Bernard. Rien de compliqué mais un petit problème se présente : 12,5 km avec quelques portions à 5%... et il restera encore plus de 30 km à gravir après Sambrancher. On dirait que le scénario ressemble à la montée du col de l'Iseran que j'ai effectuée en 2008 : une ascension longue, très longue...

Vue sur la vallée qui mène à Sambrancher (photo prise du col de la Forclaz)
A partir de Sambrancher, rien de compliqué jusqu'à Orsières avec 5 km présentant un déclivité comprise en 3 et 4%. Il fait un peu frais, les rayons du soleil n'ayant pas encore percés au fond de la vallée.
A partir d'Orsières, la route s'élève brusquement et les choses sérieuses commencent. Je change de braquet car la pente va osciller entre 5 et 10% pendant 15 km ! La déclivité moyenne n'est pas très haute mais contribue à un travail de sape avant le final.
Le soleil est là, la matinée est agréable et je continue mon rythme tranquille, ayant à l'esprit le fait d'avoir le col de la Forclaz dans les jambes il y a seulement une douzaine d'heures.
A partir de Bourg-Saint-Pierre, j'attaque une partie du col que je n'ai pas beaucoup apprécié : 5 km sous une route couverte qui oblige à être très concentré étant coincé entre une glissière et un mur de béton à droite et les voitures vous dépassant d'assez prêt sur votre gauche. On aperçoit quand même un impressionnant barrage et un lac artificiel (comme au col de l'Iseran !). Une petite satisfaction grâce à une portion de 3 km offrant un répit avec une déclivité de 3,5%. Les jambes en avaient besoin car j'ai déjà 36,5 km au compteur !
Ouf, voici la sortie du tunnel pour la route traditionnelle du col, celui-ci continuant mystérieusement pour s'enfoncer sous la montagne et déboucher en Italie. Une énorme bâtisse surplombant le lac est juste là pour rappeler les derniers signes de civilisation car maintenant la route s'élève dans un décor sauvage et lance désormais un défi à l'homme que je suis.
Défi que je vais relever au sein même de... l'enfer ! Il reste 7 km à parcourir mais que la route a été longue !
J'attaque les premiers 500 m dans la joie et la bonne humeur, la pente n'est pas trop raide. Un virage à gauche et la route se dresse impitoyable. Et là brusquement, je sens venir un début de crampe au niveau de la cuisse ! Panique, cela ne m'était jamais arriver auparavant. Si elle survient, je pense que ça va être foutu, il reste encore 7 km ! Je me dresse tout de suite pour l'empêcher de s'accentuer, je respire un bon coup, je ralentie mon coup de pédale puis je boie un bon coup... le temps passe, les mètres s'enchaînent puis victoire ! C'est passé !
Bon, ce n'est pas fini et je vais souffrir abominablement, mettant 1 heure pour parcourir les 6 derniers kilomètres car la pente est terrible avec beaucoup de passage à 10-12%. Les rochers me narguaient quand j'étais sensé me retaper sur les quelques mètres à 5-6% mais les jambes étaient dures et ces faibles pourcentages semblaient doublés ! Je crois que j'ai payé cash à ce moment là le col de la Forclaz effectué la veille. Mais le souffle est bon, le moral est d'acier, je mets à profit mon expérience et je continue mon ascension mètre par mètre.
Dans cette montagne parfois hostile, seuls 2 points intermédiaires marqués par une petite construction identique permettent d'avoir un aperçu sur la distance à parcourir jusqu'au col que l'on ne peut apercevoir qu'à l'arrivée. Une chance : pas de vent comme je l'ai souvent affronté dans les grands cols par le passé.
Le dernier kilomètre est terrible puis le col symbolisé par l'hospice est enfin franchi à 2469 m !


Je sors peu à peu de ma solitude et de ma fatigue au milieu de centaines de touristes et promeneurs un peu indifférent à l'exploit des quelques cyclos ayant atteint ce col mythique.


L'endroit est magnifique et un petit lac d'un beau bleu me permettent d'apprécier enfin l'effort accompli. Pour couronner le tout, un touriste me croise et est accompagné d'un splendide Saint-Bernard !



Mais je n'ai hélas pas le loisir de trop m'attarder car il a fallu 45 km et 3h45 pour effectuer l'ascension. Comme au col de l'Iseran, le pourcentage moyen (5,7%) a masqué une distance (45 km) et une altitude (2469 m) qui sont non négligeables dans l'effort à fournir.
La descente a été réalisée en 1h15.
Je suis arrivé quand même pas trop mal au camping. Je mange rapidement, plie ma tente et range mes affaires pour partir vers 15h. Direction Cluses en France via le col de la Forclaz puis Chamonix. Arrivée à 17h30 à Cluses pour un repos bien mérité au camping de la Corbaz.
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