Col de Joux-Plane (versant Sud)
Distance |
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12 km |
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Max. |
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13% |
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Alt. |
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1691 m |
Moy. |
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8,25% |
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Dénivelé |
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990 m |
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Lever à 8 heures. Le ciel bleu annonce encore une belle journée !
Je me prépare tranquillement tout en pensant au col au programme de cette dernière journée : le terrifiant Joux-Plane ! Quand on étudie son profil (versant Nord) , on a un peu peur : 12 km avec un pourcentage moyen de 8,25% !!!
Je me sens bien mais je n'hésite pas, je vais prendre la voiture et m'avancer jusqu'à Morillon afin de sauter la côte de Châtillon-s-Cluses (5,6 km à 4,5% avec des passages à 9%) qui m'aurait saper toute l'énergie dont j'avais besoin pour cette énorme ascension. Le profil correspond un peu à celui de l'Alpe d'Huez mais c'était en 2003 et j'étais plus jeune à l'époque ! Donc, c'est avec crainte et respect que je démarre de Morillon à environ 4 km de Samoëns, point de départ de l'ascension.
Un petit hic : j'ai oublié mon compteur au camping ! C'est la première fois et ses précieuses indications vont me manquer ! Je suis un peu superstitieux, un signe qui signifie une ascension galère ?! Pendant que je rejoints Samoëns, je fais fi de tout cela et me dit que ce sera une nouvelle expérience !
Arrivé à Samoëns, je me concentre et commence l'ascension du col de Joux-Plane. Un panneau indique 12,5 km. Dans un guide, il était indiqué qu'il y avait 2 itinéraires différents, celui de gauche étant plus difficile. Maso comme je suis, je voulais emprunter ce dernier mais la mauvaise indication dans le village de Samoëns m'a dirigé sur l'itinéraire plus "facile" (par Chantemerle). Bon cela ne fait rien et cela ne concernera qu'une petite partie de 2 km avec 5-6% pour s'échauffer.
A partir du hameau de Pampraz, la pente se dresse brusquement : 9,5 à 10% pendant 3 km ! J'adopte un rythme tranquille et régulier bien caler sur ma selle (en fait je grimpe comme un bon vieux diesel !). La route serpente agréablement au milieu des hameaux et des pâturages. Je me sens bien, la pente est certes fortes mais régulière.
Entre le 5ème et 6ème km, la pente se radoucie à 6%, ce qui permet d'avoir un dernier répit avant d'aborder la seconde partie de cette ascension.
Juste après le hameau de Mévoutier, il y a un passage monstrueux d'environ 2 km jusqu'à la Combe Emeru avec une pente moyenne variant de 11 à 13%. Là, je ne me suis pas affolé, je me mets parfois en danseuse et il y a quelques virages en épingles qui permettent de relâcher quelques mètres.
Photo prise un peu plus haut, au milieu, on aperçoit la fameuse portion à 11-13%
Arrivée à la Combe Emeru au 8ème km, la pente semble moins sévère mais point de répit car il faut enchaîner les 2 kms suivants avec une déclivité moyenne comprise en 9,5 et 10% ! Les jambes commencent un peu à durcir mais le souffle est bon.
Après un virage en épingle à gauche qui offre un superbe point de vue sur le Mont Blanc, la route s'incline désormais à 8% et mène au col de Joux-Plane qui est désormais en vue. Pas de vent, un petit panneau signale 12 km, plus que 500 m qui au final fait 1000 km, ce qui porte à 13 km le total de l'ascension. Le mystère des cartes...
Vue sur la vallée du Giffre
Vue sur le Mont-Blanc
Un grand virage à gauche puis le col de Joux-Plane est atteint à 1691 m. Le panneau indique 1700 m ! Toujours ces indications contradictoires (voir le col de la Colombière) !
Les derniers lacets du col
Le col est sympa et chose pas commune avec les 3 cols précédents : pas de magasins, ni de touristes en masse, seuls quelques dizaines de promeneurs (leurs voitures étant garées un peu plus bas) s'offrant des randonnées dans un paysage ayant gardé son côté naturel et sauvage.Un petit lac offre une superbe vue sur une combe et les alpages.
Je suis très satisfait de mon ascension, je ne suis pas trop fatigué et je pense que la "petite" distance malgré les gros pourcentages m'a permis de bien terminer. Mon compteur ne m'a pas manqué tant que ça. Je pense même que la vue des pourcentages monstrueux affichés par mon clinomètre m'aurait un peu saper le moral. C'est donc un mal pour un bien ! Seul m'a manqué le temps mais je pense avoir fait l'ascension en 1h30 si je me base sur ma moyenne habituelle qui est de 10 km/h.
Je déguste une barre de céréales bien méritée et discute avec un cyclo qui vient d'arriver un peu épuisé. Il avoue que son 39x23 lui a bien fait mal aux jambes ! Je reste modeste avec mon 30x24 mais chacun son niveau ! Je laisse notre cyclo qui repart vers l'autre versant pour enchaîner le col de la Joux Verte vers Avoriaz !
Je redescends à Samoëns (en finissant par l'autre itinéraire où j'ai pu constaté qu'il y a un sacré raidart de 1 km à 12-13% !).
Retour au camping vers midi. Je ne regrette pas du tout de ne pas avoir fait la côte de Châtillon car j'ai croisé dans la descente, 2 motos roulants à grande vitesse suivi par... une clio filant à tombeau ouvert, collée à droite de la paroi rocheuse, les pneus crissants dans la courbe du virage en épingle qui s'annoncait quelques mètres plus loin. Le conducteur a t'il pu freiné ? Ce dont j'ai du mal à imaginer, un "A" étant affiché à l'arrière de la voiture ! Ce dont j'étais sûr, c'est que si un cyclo se trouvait à ce moment là, il aurait littéralement fauché !!!
Voilà, le séjour se termine. Mon défi a été réalisé : 4 cols en 4 jours !
Je dédie le col de la Forclaz à ma fille EMILIE, le col du Grand-Saint-Bernard à mon petit VICTOR (le jour de son anniversaire !), le col de la Colombière à CORINNE mon épouse et enfin le col de Joux-Plane à ma PASSION des grands cols !
J'adore la montagne, j'adore le vélo, à bientôt pour de nouvelles aventures.
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