La route de Villard-Notre-Dame taillée dans la roche.
Le Prégentil (1938 m) juste au centre, le Col du Solude se trouve juste dans le creux sur la gauche.
A gauche, le Rochail (3022 m) caché derrière "la Roche", pas mal mon terrain de jeu du jour !
Vue sur la Grande Lance d'Allemont(2842 m) depuis la Plaine de Bourg-d'Oisans.
La Roche du Pontet, juste au-dessus, le Prégentil.
La route de Villard-Notre-Dame, le gros rocher au milieu figure le plus long tunnel...
Le Pied Moutet (2338 m) et la route de Villard-Notre-Dame sur la droite.
Depuis la Plaine de Bourg-d'Oisans.vue de la route de Villard-Notre-Dame qui se trouve... 100 mètres plus haut !
Les premières rampes... visez un peu la pente !
Durant ce petit tour, je peux admirer sous tous les angles les premières rampes taillées dans la roche, c’est impressionnant et ça le sera encore plus quelques instants plus tard. En empruntant le GR50-GR54 (piste qui est cyclable en vélo de course), je tombe nez à nez avec le début de l’ascension qui est tellement abrupte que je remonte un peu la rue pour prendre un peu d’élan !
A la sortie de Bourg-d'Oisans.
Villard-Notre-Dame, c'est par là !
Oui oui, c'est la route qui MONTE à droite !
Bon, je vous fais un petit topo de ce qui m’attend dans la première partie de cette ascension : 8,8 km jusqu’à Villard-Reymond à 9,5% de moyenne ! Dire qu’y en a qui prennent des vacances pour faire ce genre de balade ! Bref c’est tout à gauche et c’est parti !
Eclairage à prévoir, on est bien prévenu !
Une longue courbe à gauche bordée de pins m’emmène donc sur la paroi de la Roche Pontet. Et là... là c’est génial ! La route se transforme en un belvédère vertigineux, étroit, sinueux et même en partie recouverte par un plafond rocheux. Seuls, un pauvre parapet (hauteur 30 cm maxi) ou de frêles barrières en fer forgé me gardent du vertige ! Comme prévu, le soleil irradie la route… il y a même des petites cascades qui tombent du plafond rocheux, on pourrait y prendre sa douche en passant dessous !
Les premiers hectomètres.
La route rejoint bientôt le flanc du rocher.
La route a été achevée en 1939. Son initiateur est Joseph Paganon et je le remercie d'avoir créé une route si extraordinaire !
Et puis il y a les tunnels… 4 en tout. Un panneau en bas de l’ascension annonçait aux cyclistes qu’ils n’étaient pas éclairés. J’avais prévu un petit éclairage que j’utilisais lors de mes trajets vélotaf en hiver sauf qu’il allait être insuffisant !
Ca y est, nous voilà à flanc de roche. Le premier tunnel, très court.
Cette ombre me dit quelque chose !Une petite cascade... une douche ?La vue commence à être sensationnelle.
Alors, on est pas bien là ?! Bourg-d'Oisans au centre, à droite, la montée de l'Alpe d'Huez.
Non non, ce n'est pas plat, je vous l'assure !
Le premier tunnel - le tunnel du Pontet- est très court et ne nécessite aucun éclairage. Peu après, vient le second tunnel - le Tunnel de Villard-Notre-Dame - le plus long avec 365 m… j’allume mes lumières avant et arrière… pfiou, l’entrée est un vrai four, on ne voit pas l’autre côté ! J’y vais doucement, rhaaa ma lampe éclaire quedale ! C’est humide et l’air est glacial… la lumière m’éclaire encore quelques mètres puis le tunnel opère un coude puis c’est la nuit noire, complète ! Sans repère visuel, je perds tout sens de l’orientation, de l’équilibre… je stoppe le vélo et décide de continuer à pied. J’avance doucement aider de la lumière blafarde de ma lampe (qui en fait, suffit à mon trajet vélotaf en milieu urbain mais n’est nullement adaptée en milieu souterrain !). Gloups, je me sens riquiqui d’un coup, j’imagine une horde de chauves-souris fonçant soudainement sur moi ou bien que je tombe dans un trou béant ! Après une éternité (45 secondes en réalité mais vous savez que quand vous vous retrouvez dans l’obscurité, le temps prend une de ces rallonges !), la lumière de l’autre côté du tunnel apparaît et je remonte sur le vélo, non sans mal, car la pente est assez forte ! Je sors du tunnel, le soleil me réchauffe d’un coup, c’est incroyable la différence de température ! Je respire un bon coup mais je m’inquiète un peu pour les 2 autres tunnels à franchir, s’ils sont aussi glauques que ce dernier…
Le second tunnel - 365 m : un four "glacial" !
Mais mes sombres pensées sont englouties par la vue sublime sur la Plaine de Bourg-d’Oisans. On peut voir aussi sur la face opposée de la vallée, une autre route extraordinaire, celle du balcon d’Armentier, que je prendrais aussi un peu plus tard lors de mon séjour.
Pour l’anecdote, je me suis arrêté plusieurs fois pour prendre des photos et à cause de la pente qui était très forte, pour pouvoir repartir, je m’aidais de la paroi rocheuse pour monter sur le vélo, mettre mes cales et d’une poussette de l’avant bras, m’élancer en avant !
Un camping-car ne passerait pas ! Tant mieux, je croiserais juste 4 voitures dont celle du facteur !
Visez le parapet, il est pas bien haut...
Les Rochers d'Armentier. On distingue la route d'Armentier, elle aussi en balcon.
Les 2 autres tunnels - celui de la Gardette, 132 m et celui de Foissier, 119 m - sont tout aussi lugubres et glaciales mais passent mieux du fait que l’on voit la lumière du bout. Cependant, je roule prudemment car la chaussée est très humide et on a même l’impression de rouler sur une fine couche de boue.
L'entrée du troisième tunnel.
Le Vénéon. L'entrée des Gorges de l'Infernet qui mène au Lac de Chambon.
Sortie du troisième tunnel.
Le Pied Moutet. Le plan d'eau est une gravière.
Une route de montagne exceptionnelle ! Et rien qu'à moi ce matin !
Quatrième et dernier tunnel.
A la sortie.
Toujours aussi chouette !
J'en pleure de joie !
Le Vénéon se jettant dans la Romanche. Derrière, le Clapier et les Gorges de l'Infernet.
Avec plus de détails !
Je poursuis jusqu’à la première épingle où la route quitte le belvédère. La roche laisse la place à une forêt de résineux et de feuillus qui offre moins de points de vue mais qui procure une ombre bienfaisante. La pente paraît moins soutenue mais l’est toujours si je me fie à mon clinomètre qui ne descend pratiquement jamais sous les 8%. Je me concentre sur le pédalage et enchaîne tranquillement les lacets. Un cyclo en VTT me dépasse avec une belle allure sportive, au bout de 30 secondes, il a déjà disparu au détour d’un lacet !
Le premier lacet après la partie belvédère.
Un autre lacet.
En arrivant sur le Creux (juste 2-3 maisons), la pente fléchie mais juste une centaine de mètres, il faut reprendre les affaires courantes dès la sortie du petit hameau. Je poursuis jusqu’à un lacet où je me prends une belle claque : le point de vue est magnifique. Sur 180°, je peux voir de gauche à droite : le Massif des Grandes Rousses avec les Aiguilles d’Arves, le Pied Moutet, la Vallée du Vénéon, le Massif des Ecrins, l’Aiguille du Midi (2742 m) et le Pic du Col d’Ornon (2872 m) avec une belle cascade au milieu de ces 2 derniers.
Tout petit replat à l'entrée du Creux.
Dans le fameux virage avec vue 180° : le Massif des Grandes Rousses avec les Aiguilles d'Arves.
Dans le fameux virage avec vue 180° : le Pied Moutet et la vallée du Vénéon.
Dans le fameux virage avec vue 180° : l’Aiguille du Midi (2742 m) et le Pic du Col d’Ornon (2872 m).
Un autre lacet, oui encore un autre mais ils sont superbes !
Je reprends mon destrier pour filer jusqu’à Villard-Notre-Dame, la pente est toujours soutenue mais les jambes tournent normalement, je ne force rien et profite du panorama. Encore 2 lacets et je me pointe à l’entrée du village. J’espérais un replat mais ça grimpe toujours. Le village a conservé un style ancien qui est très agréable à voir. Bon, il faut s’accrocher quand même pour y vivre (25 habitants) avec son unique accès (je n’ose pas imaginer son état en hiver !) mais il existe un certain dynamisme comme le montre son site.
Villard-Notre-Dame en vue...
A l'entrée de Villard-Notre-Dame.
On n'est jamais assez prudent !
Le réseau électrique doit dater des années 50 !
Dans l'autre sens, on est aussi prévenu pour l'éclairage !
Encore un petit lacet situé juste sous l’église et je débouche sur une petite place. C’est pas compliqué, c’est tout droit direction l’autre Villard, celui de Reymond. On emprunte une route privée (pas de soucis, personne ne va vous tomber dessus !) à la viabilité incertaine (message adressé uniquement aux engins motorisés, mon vélo passera sans problème !).
L'église de Villard-Notre-Dame.
A la sortie de Villard-Notre-Dame, il faut continuer durant 1,4 km sur route encore bitumée, un peu gravillonnée, avec encore des lacets qui permettent de grimper au milieu d’alpages où des troupeaux de vaches paissent tranquillement. La pente est toujours soutenue à 8% puis on atteint un point haut - les Côtes à 1646 m et là… nouvelle claque ! Le paysage est grandiose !
Le centre-ville. Je signale aussi que ça grimpe toujours dans le bourg !
Fin du voyage ? Non, j'adore l'aventure !
A la sortie du village.
La route est un peu gravillonée mais c'est pas grave, on monte !
Le Grand Renaud (2776 m).
Dans les alpages au-dessus de Villard-Notre-Dame.
Premier point haut : les Côtes (1646 m).
Panorama numéro 1 depuis les Côtes.
Panorama numéro 2 depuis les Côtes.
L'Alpe d'Huez et sa montée.
Les Aiguilles d'Arves... majestueuses !
Le Glacier de Mont-de-Lans.
C’est aussi la fin de la route et elle se transforme en piste. Je voudrais juste signaler que cette piste est totalement cyclable avec un vélo de route, bien sûr, ceux qui possèdent des vélos type “ferrari” avec des roues à 300 euros pièces et ne supportant pas le moindre grain de poussière (je n'ai rien contre ceux qui en possèdent, il y a des vélos magnifiques que j'adore), il ne vous restera plus qu’à faire demi-tour ! Prudence dans la descente donc...
La piste... avec le ravin... spectaculaire !
Vue sur les Gorges de l'Infernet et les Aiguilles d'Arves au-dessus.
La piste du Col du Solude.
Je vais me régaler d’autant qu’à partir de là, c’est un léger faux-plat descendant. Je me régale encore plus car cette piste est en balcon et je peux profiter d’un panorama exceptionnel notamment sur le Massif des Grandes Rousses et sur les lacets de la montée de l’Alpe d’Huez. C’est aussi spectaculaire car la piste est souvent au bord du ravin sans parapet mais elle est assez large pour y circuler sans soucis et d’ailleurs avec une tranquillité quasi assurée du fait de l’absence de véhicules. Bref que du bonheur !
Le Pied Moutet, le Glacier de Mont-de-Lans.
La montée de l'Alpe d'Huez.
La Plaine de Bourg-d'Oisans en contrebas.
A l’approche du Col du Solude, la pente reprend du poil de la bête, la piste est un peu caillouteuse mais en ça passe en vélo de route, il faut y aller tranquillement. La vue sur le Prégentil (1938 m, très reconnaissable à sa forme conique) est superbe et je devine facilement le chemin qui devrait m’emmener à un autre lieu dont je parlerais quelques lignes plus bas.
La piste du Col du Solude. Au fond, le Prégentil (1938 m).
Bourg-d'Oisans.
La Vallée de la Romanche et en face, la Grande Lance d'Alllemond (2842 m).
Un dernier lacet, un peu costaud, je hisse mon fidèle Lapierre d’un coup au Col du Solude à 1860 m d’altitude. Je suis ravi d’y être arrivé par ce versant, mêlant route spectaculaire, gros pourcentage et dénivelé et aux multiples points de vue magnifiques.
Les derniers hectomètres avant le Col du Solude.
Le Col du Solude (1680 m).
Le col est très joli. Un banc permet de profiter du lieu et du panorama sensationnel qui va du Massif de Belledonne au Massif des Grandes Rousses. Un cyclo arrive peu de temps après moi par le même versant que j’ai monté. Mais après s’être salué, j’ai compris à son accent qu’il devait être hollandais et qu’il serait difficile de partager nos sensations. Mais j’ai vu sur son visage qu’il était aussi heureux que moi.
Le Col du Solude (1680 m).
Le Col du Solude (1680 m).
Les derniers mètres de l'autre versant via Villard-Reymond.
Vers les Gorges de l'Infernet, on distingue la Meije (3985 m).
La vallée en face est celle de l'Eau d'Olle qui mène au Col de la Croix de Fer.
Au Sud, Le Grand Renaud.
Je me restaure, me sentant en bonne forme, je décide de passer à l’objectif suivant : le Col de St-Jean.
Ce col était plus ou moins prévu au programme, j’avais vu sur une carte IGN qu’il était à portée de “vélo”, à 1,8 km sauf qu’il y avait un bon kilomètre sur un sentier GR (le GR50 plus précisément). Etant en mode “cyclo-cross”, je me disais que je n’étais plus à un mètre de terre près ! J’allais vite déchanter par la suite !
Le Col de St-Jean se trouve à 1842 m juste sous le Prégentil. Juste avant d’arriver au Col du Solude, j’avais aperçu très nettement son accès sous le sommet du Prégentil (voir les photos). Je n’avais pas emporté ma carte IGN et de mémoire, il fallait que j’emprunte d’abord une route goudronnée dont l’accès se faisait pratiquement depuis le Col du Solude.
A l'Ouest, le Taillefer (2857 m).
Les toits de Villard-Reymond.
Je commence à descendre l’autre versant durant 1 bon kilomètre mais je m’arrête, je n’ai pas vu l’accès ! Demi-tour, c’est du 8%... et 50 m avant le Col du Solude, je découvre l’accès. Il fallait le voir : la route est minuscule - certes goudronnée - mais disparaissant à moitié sous les herbes des pâturages ! Il y a quand même la place pour passer en vélo. Ca grimpe sec, le goudron tient tout juste. La route passe par-dessus une butte, descend légèrement et là je me tape un raidard comme c’est pas permis ! Au moins 400 m à 12/14% et c’est jonché de gravillons, de bouts de bois et de touffes d’herbes. En fait, la route est tout juste entretenue pour accéder à une antenne de télécommunication.
La tour de télécommunication vers le Prégentil.
La route goudronnée s’arrête là. Le Prégentil se trouve sur ma droite. La vue est chouette. Je m’engage alors sur un sentier. Il est bien dessiné et en terre battue, c’est bon ça passe en vélo de route ! Je roulotte une petite centaine de mètre et… pas de panneau… de mémoire, il me semblait que le col se trouvait à peu près à cette distance sauf que ce n’était absolument pas ça ! Et mon sentier de terre se transforme non pas en petite piste comme je me l’imaginais mais en une sente caillouteuse où il est impossible de rouler ! Pff, je m’engage dans un petit plan galère, j’hésite, allez on y va, c’est que je voulais le choper ce col pour ma chasse aux cols ! Je déchausse, prends mon destrier à la main et je m’engage avec mes chaussures à cales sur la caillasse !
Le Prégentil. On distingue bien le chemin qui mène au Col de St-Jean.
Vue du sentier avant le chemin pierreux. Oui, j'ai roulé dessus avec un vélo de route !
Le Massi des Grandes Rousses au-dessus de l'Alpe d'Huez.
Ca grimpe en plus ! Je me distraits avec le panorama qui est toujours fabuleux sur le Massif des Grandes Rousses, on distingue bien aussi l’Alpe d’Huez, la route de Villard-Reculas (encore une autre route extraordinaire !). Je continue mon chemin, c’est galère quand même, c’est même pas du vélo ! Je croise un randonneur qui devait se demander ce que je foutais là avec mon vélo ! Je lui demande si le Col de St-Jean n’est plus trop loin. C’est bon, je suis sur le bon chemin, bon y en avait pas cinquante, d’ailleurs celui-là bordait un impressionnant ravin !
Le chemin pierreux... au centre de la photo, la tour de télécommunication... 100 mètres plus bas.
Après environ 20 grosses minutes depuis la fin du sentier en terre, j’atteins enfin le Col de St-Jean (1842 m). C’est joli, presque calme car il y a un randonneur qui casse la croûte et qui devait aussi se dire quel drôle de clown j’étais avec mon vélo !. Bon, je suis un peu content de mon coup. Je pense à Bast - à qui je dédie ce col car je ne suis pas sûr qu’il a été le chercher celui-là ! Ce col compte pour le Club des 100 Cols mais il est quasi non cyclable même avec un VTT (l’autre versant, qui vient de la route du Col d’Ornon, est un sentier uniquement accessible à pied).
Un Lapierre au Col de St-Jean !
Panorama Ouest du Col de St-Jean.
Panorama Est du Col de St-Jean.
Demi-tour, le retour se fera sans problème et je rejoins à nouveau le Col du Solude. A partir du col, je descends directement - encore en mode cyclo-cross - un chemin qui me mène à Villard-Reymond. Le village est charmant, il est connu pour sa culture du génépi. Le panorama est aussi beau de ce côté avec vue sur les montagnes du Grand Renaud (2776 m), des Pâles (2435 m) et de la Tête des Filons (2396 m). Quelques photos et j’entame la descente sur une large route enrobée d’un bel asphalte que j’étais bien content de sentir à nouveau sous les roues ! Il est un peu plus de midi et une fois de plus, je croise des cyclos en train de commencer à faire la montée (ce versant est costaud) sur des pentes surchauffés à plus de 30°C ! Leur timing me surprendra toujours ! Moi, j’ai fini mon taf et je me laisse glisser jusqu’à la route du Col d’Ornon (j’ai quand même droit à une petite remontée jusqu’à la Palud) puis Bourg-d’Oisans.
L'église de Villard-Reymond.
Le Prégentil juste au-dessus du toit de l'église.
Un lacet avant Villard-Reymond.
La montée au Col du Solude du côté de Villard-Reymond.