Jeudi 8 août 2013
Encore une sortie qui n’était pas du tout prévue au programme…
8 heures… du fond de mon lit, j’entends la pluie tombée sur le toit de la caravane. Rhaaa, quand est-ce que cela va cesser ! Voilà depuis 40 heures qu’un orage s’est installé au-dessus de Bourg-d’Oisans pour déverser des trombes d’eau SANS INTERRUPTION depuis !!!
9 heures… ploc, ploc, ploc, … ploc… ploc… silence..., YES ! Je me lève, sors le toutou et évalue la situation. Le temps reste couvert mais les gros nuages semblent s’être fait la malle… le sol est gorgé de flotte, la petite rivière qui passe derrière le camping a vu son niveau augmenté de 50 bons centimètres, encore une bonne journée de pluie non-stop et elle déborde, impressionnant et inquiétant… d’ailleurs, les proprios du camping viennent y jeter un coup d’oeil et repartent aussitôt sans rien dire (vous imaginez, s’ils doivent évacuer le camping, le manque à gagner !), et puis 5 minutes plus tard, c’est une estafette de la gendarmerie qui vient aussi voir le niveau ! Il reparte aussitôt contrôler d’autres lieux (je les croiserait plus tard vers le camping de la Cascade qui se trouve au pied de l’Alpe d’Huez). Décidément, je me dis qu’il faut vraiment qu’il ne pleuve plus aujourd’hui, les vacances risquent d’être gâchées ! D’ailleurs, une grosse douzaine de campeurs en toile de tente ont déjà plié les gaules, c’est vrai que (ne pas) dormir dans 5 centimètres de flotte, c’est pas ce qu’il y a de mieux pour des vacances ! Je regarde la Roche du Pontet où figure le début de l’ascension du Col du Solude, de multiples petites cascades dégorgent le long de la falaise, je repense aux quelques filets que j’avais croisés lors de mon ascension du Col du Solude le 2 août, là c’était la douche assurée !
Bon, la matinée était déjà avancée, le ciel encore menaçant, les cuisses me démangeaient, incertain sur le temps de cet après-midi, quelle sortie allais-je pouvoir faire ? Pas trop longue, pas trop loin pour pouvoir renter en cas de nouveau coup de semonce… et bien ce sera l’Alpe d’Huez ! Juste la montée chrono… que je n’avais pas du tout prévue de faire !
Cette ascension représente plusieurs choses pour moi. D’abord, je l’ai réalisée il y a 10 ans, en 2003, en compagnie de mon père. Je faisais du vélo depuis 3 ans et je m’étais fracassé sur les pentes du Mont Ventoux les 2 années précédentes. Un échec que je devais effacer en relevant un nouveau défi : l’ascension de l’Alpe d’Huez. Je m’étais préparé “correctement “ avec 1000 km avant l’échéance du mois de juillet qui avait lieu la veille de l’étape du Tour de France. Mon père avait fait la même préparation mais n’étant plus tout jeune à l’époque - 62 ans - avait opté pour un vélo au développement plus léger pour affronter les pentes de l’Alpe d’Huez. De ce fait, j’avais hérité de son Lapierre, un vélo costaud, et surtout équipé d’un triple plateau (30-42-52 / 13-30), clé essentielle pour le moteur moyen que je possède pour faire du vélo en altitude. 10 ans plus tard, je roule toujours avec ce Lapierre, que j’entretiens régulièrement (j’ai juste changé la K7 avec un 13-32 pour escalader les murs) et avec lequel j’ai grimpé des Galibier, Izoard, Cime de la Bonette, Iseran, Grand Colombier et bien d’autres entre Alpes, Vosges et Côte-d’Or (je sais, pas de Pyrénées mais c’est trop loin !).
Le jour J - le 13 juillet 2003, c’était la veille de l’étape du Tour de France animée par les dopés Armstrong, Ulrich, Virenque, Vinokopurov, Hamilton, Basso, Sastre etc… - au milieu d’une cohue due à l’installation de milliers de spectateurs et de centaines de cyclos , mon père et moi avons réussi l’ascension de l’Alpe d’Huez. Pas de chrono, je m’étais appliquer à prendre un rythme très doux pour passer les terribles premières rampes, une fois que j’avais atteint la Garde, les affaires se sont bien déroulées, j’avais bien sûr craché les poumons dans les derniers lacets avant la station, fini à l’entrée de la station. J’avais fait demi-tour pour récupérer mon père dans un virage juste au-dessus de Huez. Puis nous avons fini main dans la main à l’arrivée officielle qui se trouve au dessus de la station. Un beau souvenir.
Le lendemain, nous avons regrimpé les premiers lacets pour assister à l’étape du Tour. Je garde l’image de coureurs que j’ai à peine pu apercevoir tellement ils montaient vite (avec tout ce qu’ils prenaient à l’époque, ils grimpaient à une vitesse supersonique !) et encore on était placé dans un passage à plus de 10%. L’étape faisait 219 km , avec le Galibier en guise d’amuse-gueule, une chaleur caniculaire, elle a été remporté en solitaire par le Basque Iban Mayo en 5h57. Armstrong avait repris le maillot jaune à Virenque. Une histoire du Tour faite que de mensonges et tricheries… Mon père et moi, complètement desséchés, nous étions rentrés au camping du Freney-d’Oisans avec la Rampe des Commères en digestif, celle-là je l’avais pas digérée ! Le lendemain matin, je me tapais en solo la montée des 2 Alpes, pas dopé, j’ai terminé totalement cramé, pas eu la force d’aller jusqu’au centre de la station mais content d’avoir accroché une seconde grosse montée ! Voilà 11 ans ont passé, mon envie de grimper en vélo est toujours présente et même plus forte chaque jour, ma résistance à l’effort, mon mental sont encore plus affûtés… et je me retrouve au pied de l’Alpe d’Huez… sans pression, apaisé…
L’Alpe d’Huez… une ascension pas comme les autres… d’abord par son histoire avec le Tour de France, grimpée 29 fois depuis 1952, et même 2 fois lors de la 18ème étape du Tour 2013 ! Puis son aura médiatique qui frise l’indigestion, ses millions de supporters avant, pendant et après l’étape du Tour, ses Hollandais fou-furieux - quasi-propriétaires de cette montagne -, et enfin ces 21 lacets numérotés sur une pente redoutable et surchauffée.
En terme de paysage, on peut trouver beaucoup mieux en Oisans (voir les Cols du Solude, de Maronne, de la Croix de Fer, du Sabot, de Sarenne, la variante de l’Alpe d’Huez par Villars-Reculas etc..), l’ascension semble être renfermée sur elle, la vue sur les Massifs alpins ne se découvrant en fait qu’à l’arrivée ! Non, ici, c’est un défi qui vous est proposé, à la limite vous pourrez admirer la beauté de la pente. Un défi… surmontable ! A part les premières rampes avec leurs 10/11%, le reste de l’ascension ne présente pas de grosses difficultés si ce n’est une pente constante qui faiblit rarement. Allez vous coltiner les pentes voisines du Col du Solude, du Col de Sarenne, de la montée vers Bons, de la Croix de Fer ou du Sabot, et là, vous vous heurterez à des ascensions encore plus redoutables ! Pour moi, il y a 2 difficultés majeures qui sont associés à l’Alpe d’Huez :
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Par beau temps, la chaleur : à partir de 11 heures, ses pentes, orientées plein sud, deviennent un vrai four ! La route est souvent taillée à même la roche qui reflète donc impitoyablement les rayons ardents du soleil ! De plus, la route, souvent enrobée de bitume frais, chauffe facilement et renvoie des vapeurs goudronneuses exaltantes ! Bref, un gros point que j’éviterais en partant ce matin sur les pentes encore toutes humides !
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Son ascension réalisée en bout de course ! Ben oui, se taper l’Alpe d’Huez après s’être avalé de grosses ascensions auparavant, je parle pas des pros, ils ont d’autres moyens (honnêtes ou non) pour passer l’obstacle, mais des amateurs de la cyclosportive de la Marmotte qui s’enquillent la Croix de Fer, le Télégraphe et le Galibier auparavant ! Avec près de 3900 de D+ dans les guiboles, l’Alpe d’Huez et ses 1100 m de D+ vous paraît alors comme un truc monstrueux. Je sais, c’est injuste mais il y en a qui aime !
Bon aujourd’hui pour moi, ce sera une montée sèche que je vais m’amuser à chronométrer ! Chrono, un terme que j’emploie pour la première fois, en 12 ans d’ascensions de grands cols, je ne me suis jamais fixé sur un temps, j’avais un seul objectif : arriver en haut et avec le plaisir si possible ! Mais je ne m’enflamme pas, ce chrono va se faire tranquillement, je ne vais pas gaspiller mes forces car le lendemain j’ai prévu la montée du Col de Sarenne en passant par le balcon d’Armentier. Je ne tenterais pas de battre les chronos mutants des ex-Pantani et les exit-dopés Ulrich/Armstrong : 36’40’’ pour le premier, 37’30’’ pour le second et 37’36’’ pour le troisième avec une vitesse moyenne de 23 km/h ! Les très bons amateurs tournent entre 45 minutes et une heure… bref combien de temps je vais mettre ? Je terminerais sûrement loin de ces temps à filer la migraine, je l’ai déjà dit plus haut, je n’ai rien à me prouver, je grimperais l’Alpe d’Huez pour le plaisir !
Je m’échauffe seulement sur les 2 kilomètres entre le camping et le pied de l’ascension qui se trouve juste avant le virage à gauche… Allez top départ au niveau du camping de la Cascade à 717 m d’altitude. Première particularité : vous attaquez par une rampe de 800 m à 11% ! Un conseil : démarrez tranquillement, mettez tout à gauche et adoptez un rythme régulier. Vous dépasserez souvent des cyclos coincés dès les premiers hectomètres ! Je dépasse d’ailleurs un jeune hollandais qui a du se tromper de braquet, je le verrais souvent dans la première moitié de l’ascension… Vous atteindrez le célébrissime virage 21. Seconde particularité, profitez bien de ces virages : ils sont plats et vous permettront de récupérer, boire ou manger une barre.
Du virage 21 au 19 : la pente ne faiblit quasiment pas : 10,5 et 10%.
Du virage 18 au 17 : ouf, ça se calme un peu : 7,5% sur 300 m.
Du virage 17 au 16 : argh, un nouveau coup d’épée dans les jarrets : 11% sur 400 m.
Du virage 16 au 15 : vous passez par le petit hameau de la Garde et pourrez récupérer sur une pente bienfaisante : 7,5 et 6,5%. Mon jeune Hollandais croisé plus tôt m’a rejoint et dépassé… je laisse filer mais je l’aurais souvent en mire à une cinquantaine de mètre.
Vous en êtes au KM 3,3, altitude 1025 m, soit vous avez trouver un rythme qui vous convient et l’ascension devrait se passer normalement, soit ça va pas du tout, mais alors pas du tout, alors la suite risque de se transformer en un long chemin de croix ! C’est souvent à cet endroit qu’on commence à perdre le compte avec les numéros des virages, seul le numéro 1 comptera lorsque vous l’atteindrez plus haut, environ 700 m plus haut pour être précis…
Du virage 15 au 12 : les affaires reprennent avec 10% sur 300 m, 8% sur 800 m, 10,5% sur 400 m. Vous passez entre le Ribaut d’en bas le Ribaut d’en haut et vous vous dites que la vie est pas facile en ce moment !
Du virage 12 au 11 : 7% sur 500 m, tiens, ça « replate » !
Du virage 11 au 8 : la pente va se faire assez soutenue mais de façon régulière : 8,5%. Pendant ce temps, vous pensez à un bon coca bien frais ! Je croise dans un virage les parents du jeune Hollandais qui l’accompagnaient en voiture et il me font des signes d’encouragements ! C’est que je faisais parti du “petit train”, sympa !
Du virage 8 au 7 : 500 m à 9%. Les jambes et le dos commencent à tirer… Le virage 7 offre un tout petit replat et vous fait passer devant l’église de St-Férréol. Ce virage est célèbre, il s’agit du « Virage des Hollandais » où des contingents entiers de supporters plus fous les uns que les autres (entre 1000 et 2000 litres de bière par jour !!!) se placent à cet endroit lors des étapes du tour de France.
Du virage 7 au 6 : la distance la plus longue entre 2 virages – 1,1 km à 8% – vous fera passer par Huez et découvrir la station qui vous semblera encore bien haut, put… fait ch… ! Mon jeune Hollandais s’est finalement fait la malle, je le reverrais plus haut...
Du virage 6 au 5 : 6,5% sur 500 m, une douceur dans ce monde de brutes !
Du virage 5 au 4 : 8% sur 500 m, c’est souvent dans le virage 4 qu’est posté le photographe qui immortalisera votre exploit avec de sympathiques encouragements, pourtant vous n’êtes pas encore arrivé mais cela regonfle votre moral. Vous en aurez besoin pour le final !
Du virage 4 au virage 1 : l’apothéose ! Sous la pointe triangulaire de la Grande Sure, vous souffrez, tout n’est que calvaire sur cette pente infernale : 9%, 8,5%, 9% sur ces 1800 interminables mètres ! Bon, ça c’était la dernière fois, aujourd’hui, je suis dans une forme très satisfaisante et j’enchaîne sans broncher. Un cyclo soixantenaire avec un maillot de l’Ardéchoise essaye de me coller aux basques mais je le lâche irrémédiablement...
Virage 1 : une joie indescriptible vous fait chavirer le coeur dans ce virage cultissime !
Mais ce n’est pas fini… certes, vous avez fait le plus dur mais il reste encore 2,5 km.
Du virage 1 au 0 : sur quelques hectomètres, la pente est encore exigeante jusqu’à l’entrée de la station par le quartier du Vieil Alpe où se trouve l’arrivée « officieuse ». Soit on n’en peut plus du tout et on s’arrête là pour passer la tête sous une fontaine rafraîchissante ou bien pour poser sur le podium. Soit on se dit qu’on est un guerrier, un dur de dur et qu’il faut terminer cette ascension dans les règles de l’art. Je passe alors sous le petit tunnel pour emprunter la route de la Poste jusqu’au virage 0, virage « non comptabilisé » – altitude 1801 m. Ah oui, petite précision : comptez 1,3 km à 7% entre ces 2 virages. Au virage 0, je retrouve mon jeune Hollandais qui fait la pause photo devant le panneau. Il me reconnaît, me fait un signe de tête en ayant l’air de dire “bien le vieux, pas mal ta montée, c’était sympa de s’être côtoyé la moitié de la montée !”, je pense qu’il m’a mis 8/10 minutes au final mais j’étais content pour lui, ça se voyait qu’il était heureux de s’être tapé l’Alpe d’Huez, on a vraiment l’impression que c’est le graal de tous les cyclos hollandais !
Je termine mon petit chapitre sur les Hollandais. Dans le camping où je résidais, il y avait bien entendu beaucoup de touristes hollandais avec bien sûr tout leur équipement vélo. Par contre, j’ai pu remarqué qu’ils ne venaient que pour l’Alpe d’Huez ! En effet, de toutes mes sorties aux alentours, je n’ai pas croisé grand monde (même lors de mon ascension du Col de la Croix de Fer avec Idris), et comme je les voyais souvent partir vers les 13/14h et revenir seulement au bout de 2 heures complètement cramés (je l’ai déjà dit, l’Alpe est un vrai four l’après-midi !), j’en ai déduit cette étonnante attitude… en général les Hollandais ne restaient jamais très longtemps, 5 jours maxi, et pendant 5 jours ils se coltinaient la même montée ! Je me trompe peut-être mais vu l’adoration qu’ils portent à l’Alpe d’Huez, je ne suis pas loin de la vérité ! Je conclue mon chapitre sur ce mystère non élucidé : Qui peut avoir chouraver le panneau de l’entrée de la station (voir ma sortie n°5) ?! ;-))
Du virage 0 à l’arrivée : rhaaa la pente se fait enfin douce sur la route du Signal – 500 m à 5% – puis on déguste une petite sucrerie : une portion de 400 m TOUTE PLATE entre 2 ronds-points sur le boulevard de l’Etendard. Je regarde pour la première fois mon chrono : heee je suis sous l’heure trente ! Je me prends bêtement au jeu, ce serait sympa de faire un chiffre rond ! Je lâche mes dernières forces (les cuisses brûlent) dans les 300 derniers mètres à 7,5% sur l’avenue du Rif Nel. Je franchis l’arrivée à 1850 mètres d’altitude en jetant mon guidon en avant… top… 1h30 tout pile ! Vitesse moyenne : 9,33 km/h, ma moyenne habituelle en montagne.
Je suis content, pour quelqu’un qui a monté tranquillement, c’est pas mal du tout. Je dédie cette montée à mon père.
En toute modestie, si j’avais joué la carte à fond, je pense que j’aurais mis 8/10 minutes de moins. Mais peu importe, ma condition est bonne, je n’ai pas trop puisé dans mes réserves, dans la descente mon esprit est déjà tourné vers mon prochain objectif : l’ascension du Col de Sarenne via le balcon d’Armentier... je regrimperais donc les premières rampes de l’Alpe d’Huez dès demain matin !
> Sortie n°8
7 août - jour de pluie - là-haut dans les nuages, c'est l'Alpe d'Huez...
7 août - jour de pluie - le balcon d'Armentier à peine visible...
7 août - jour de pluie - la première partie de la montée au Col du Solude dans la grisaille...
7 août - jour de pluie - mon campement complètement trempée, derrière on distingue à peine le Taillefer... misère, misère !
8 août - montée chrono dans la grisaille, ici c'est l'église St-Ferréol...
3 jours plus tôt au même endroit avec un autre temps !
Le petit podium "officieux" qui se trouve à l'entrée de la station.
Juste après, le petit tunnel qui permet de filer vers le haut de la station.
A la sortie du tunnel, la route de la Poste qui va jusqu'au virage 0.
En se retournant, c'est du 6/7% mais c'est bientôt fini.
Panorama au virage 0.
Le virage 0, celui dont on ne parle jamais...
Il y a même un panneau officiel.
La route du Signal.
La route du signal, il faut bifurquer à droite devant l'Intersport.
A l'entrée du boulevard de l'Etendard. C'est tout plat, vous voulez grapiller des secondes, c'est là qu'il faut en remettre une couche !
A la sortie du boulevard de l'Etendard. Il faudra enrouler sur la gauche le rond-point en face.
Boulevard du Rif Nel, un coup d'oeil sur le domaine skiable de la station.
Boulevard du Rif-Nel (photo prise en se retournant), une longue ligne droite avec un 7/8% qui pique les jambes !
L'arrivée !
La panneau officiel de l'arrivée, dommage, c'est très moche et c'est tout plein de gravier instable, pas facile de caler le vélo pour faire une pause digne de cet instant mémorable !
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