Vue de l'entrée de la Vallée de la Lignarre et du Col d'Ornon depuis la Paute.
Départ à la fraîche - 8h - car l'arrivée en début d'après-midi la veille m'a fait découvrir qu'il fait très chaud mais alors très très chaud les après-midi donc vélo obligatoire le matin !
Mais il fait très frais quand même car le soleil ne passe pas au-dessus des Rochers d'Armentier avant 8h30. Pour m'échauffer, j'emprunte une petite route qui se trouve juste au pied de la fameuse montée de l'Alpe d'Huez et qui me mène au hameau de Bassey. C'est une toute petite route tranquille qui traverse la Romanche et qui tombe sur la D1091 au niveau de la Paute. Je la conseille fortement car elle permet de s'échauffer donc sur à peu près 5 km et d'éviter en partie l'abominable D1091.
La Paute (alt. 736), ça tombe bien, c'est le point de départ de l'ascension du Col d'Ornon - alt. 1367 m - 10,5 km - D+ 631 m à 6%. Le profil n'a rien de monstrueux si ce n'est que 2 passages à 8%. Mon profil personnel que j'ai tiré de mon site alpes4ever.com indiquait un passage de 700 m à 11,5% en début d'ascension, donnée totalement fausse (pourtant les chiffres sont tirées d'IGN et ils indiquent un dénivelé de 82 m sur cette portion) que j'ai rectifié au retour de mon séjour.
Reprenons au début, l’ascension démarre en douceur donc avec une pente qui alterne les 5/7% durant 2,5 km, la route emprunte un passage ombragé puis un autre à flanc d’une paroi rocheuse. La roche est un élément naturel très présent dans toutes les montées du coin qu’il faut prendre en considération car le soleil y fait refleter ses rayons brûlants donc je peux vous assurer que ça chauffe sévère dans la plupart des ascensions même le matin.
Les premières pentes du Col d'Ornon.
Ca chauffe au bord de la roche...
Je croise une dame cyclote qui peste contre son portable. Elle a du s’arrêter pour répondre pensant que c’est son mari qui l’appellait. En fait, c’est l’opérateur qui tentait de la joindre pour une offre commerciale ! Je rigole un coup avec elle en lui lançant qu’on devrait nous laisser en paix lorsqu’on monte un col et qu’il faut laisser le répondeur faire son boulot !
Je poursuis mon ascension. La Vallée de la Lignarre se ressère et se déssere entre les Massifs du Taillefer et des Ecrins et offre de nombreuses zones ombragées. C’est agréable, je retrouve la pédallée d’une ascension plus longue que mes côtes de Côte-d’Or d’autant que la pente s’est adoucie entre 2 et 3% sur 600 mètres.
Le hameau de la Pallud (photo prise à la sortie).
La déclivité passe à 6%. Je traverse rapidement le hameau de la Palud (point de départ du versant Ouest du Col du Solude). Peu après, la pente s’adoucie à nouveau à 4,5% jusqu’au pont des Oulles. De là on peut grimper au village d’Ornon qui a donné son nom au col. Je poursuis ma route pour attaquer la 2ème partie de cette ascension qui est plus ardue. En effet, quelques lacets font prendre rapidement de la hauteur. La traversée des hameaux de la Poutuire et du Rivier rythment la montée. 1 km à 8% et 2 épingles me hissent au dessus de la vallée et on peut apercevoir le final de l’ascension mais il reste encore 3,5 km dont la moitié à 6,5%. Je garde une petite allure pour admirer les massifs qui se sont dévoilés sur les 2 côtés. A ma gauche, la Tête de Louis XVI (alt. 1982 m) et le Grand Renaud (alt. 2776 m) et à ma droite le Taillefer (alt. 2857 m) d’où descendent de multiples cascades. Le cadre est enchanteur.
Le Pont des Oulles.
Le hameau de la Poutuire et son joli clocher.
Lacet après la Poutuire.
Passage à 8%.
En se retournant, on peut voir le hameau de la Poyat puis le village d'Ornon un peu plus haut.
Le Rivier. Au centre, le village d'Ornon chapeauté par la Crête de la Brèche (alt. 1730 m).
Le Rivier.
Vue sur le Massif du Taillefer.
Lacet après le Rivier.
Le final est assez doux avec 5,5% puis les derniers mètres sont quasiment plats. Seulement, un bon petit vent de face, souvent présent rend la progression moins rapide qu’on ne le souhaite. Bref, j’atteinds tranquillement le Col d’Ornon à 1367 m. Bien sûr, le panneau du col présente une altitude – 1371 m – différente de la donnée IGN. Toujours la petite guegerre entre IGN et DDE !
Final à 5,5%.
En se retournant, vue au Nord de la vallée de la Lignarre. Au fond, le Massif des Grandes Rousses.
La cascade de la Pisse.
Contreforts du Massif des Ecrins avec la Tête des Filons 2396 m), les Pales (2435 m) et le Petit Renaud (2466 m).
Côté Nord du Col d'Ornon.
Côté Sud du Col d'Ornon.
Le Col d'Ornon 1367 m selon IGN, 1371 m selon la DDE.
J’admire les lieux, le col est très large et est entouré de verts pâturages. Je discute et fais des photos avec un jeune cyclo qui venait du versant Sud. La dame cyclote arrive un bon quart d’heure plus tard et retrouve son mari qui l’attendait depuis un bon moment. Je doute qu’il avait eu l’idée de l’appeler car il était peu causant ! En tout cas, le couple, la bonne soixantaine était partie pour une randonnée qui part de Bourg-d’Oisans avec le Col d’Ornon donc suivi d’une descente dans le Valbonnais puis remontée sur le plateau Matheysin par la Morte. Seul point noir de cette belle boucle de 100 km et 1750 m de D+ : la remontée de Séchilienne à Bourg-d’Oisans sur la D1091.
Demi-tour pour continuer ma balade, je prends des photos dans la descente, il y a souvent de nouvelles choses à voir - notamment le village d'Ornon, perché au-dessus de la vallée pour y trouver plus de soleil - car on se retourne rarement dans une ascension ! Et je me prépare mentalement à la suite de mon parcours : la terrible montée de Oulles, cette dernière étant plus haute que le Col d'Ornon avec 1410 m d'altitude.
Je redescends tranquillement le col et peu avant sa fin se trouve le point de départ de la montée de Oulles : 7 km pour un D+ de 604 m à 9% de moyenne ! J’allais entamer la seconde partie de mon échauffement : en effet, je voulais tater du gros pourcentage car la plupart des ascensions du coin en proposent souvent !
Direction Oulles : 7 km à 9% !
Le départ de l'ascension de Oulles.
L’ascension débute plein pot : sur une route assez étroite taillée dans la roche (brûlante comme je l’ai précisé plus haut), j’enchaîne une succession d’incroyables lacets à près de 8/9% abrité en partie par des pins sylvestres aux délicieux parfums méditerranéens. La montée est vertigineuse. La route est déserte sauf la voiture du facteur qui me double, je la croiserais assez souvent lors de mes sorties suivantes ! Il commence à faire chaud, il est près de 11h, le soleil cogne déjà assez fort. Dans une épingle, une percée permet d’avoir une vue imprenable sur la Vallée de la Romanche.
La route s'élève rapidement, on aperçoit la route du Col d'Ornon.
Lacet sur une route étroite et brûlante...
Dans une épingle, une fenêtre permet de jeter un coup d'oeil sur la Vallée de la Romanche.
Vue splendide ! Derrière le parapet, un ravin vertigineux...
Des rochers aux formes déchiquetées...
Roches de chistes très présentes en Oisans.
Dans la montée des Oulles.
La pente est implacable, mon clinomètre ne descend jamais sous les 8% et alterne souvent des passages à 9/10%. Ouch, c’est dur d’autant que le moral flanche légèrement lorsque j’aperçois à un moment la route perchée encore plusieurs centaines de mètre plus haut. C’est impressionnant alors je passe en mode pianissimo et avale le dénivelé tranquillement. Oulles est enfin en point de mire, la vue sur les multiples lacets en contrebas est fabuleuse. C’est dur mais je suis content de moi, je déguste la récompense de l’effort en montagne !
On peut aperçevoir l'étagement des lacets - 13 au total pour cette montée.
Vue en arrière, on peut voir la montée de l'Alpe d'Huez (à droite).
Un lacet avec des pentes à 10%.
Oulles, encore bien loin là-haut !
Un autre lacet, ça grimpe toujours !
On peut souvent observer la route en contrebas... ben oui ça monte sévère !
Oulles se rapproche...
La pente fléchie peu avant l’entrée du village, ça fait du bien puis je me hisse au-dessus du village jusqu’à la fontaine qui est le point final de l’ascension à 1410 m d’altitude. Le panorama tourné vers l’Est est splendide avec au 1er plan, les Côtes Souveraines avec Villars-Reculas et le Dôme des Petites Rousses (alt. 2810 m), puis au 2nd plan, le Massif des Ecrins avec de gauche à droite, la Meije et ses 3983 m, le Rateau (alt. 3809 m) et le magnifique glacier du Mont-de-Lans où l’on peut skier en été (Station des Deux Alpes).
En se retournant, on peut voir la route de Villard-Reculas et an arrière-plan le Massif des Ecrins avec la pointe de La Meije sur la gauche.
Un dénivelé vertigineux !
A l'entrée de Oulles, en se retourant, on peut voir la Crête du Fort mais il n'y a pas de fort !
Entrée de Oulles, le finish est au-dessus du village !
Final à 1410 m devant une fontaine qui est la bienvenue par fortes chaleur.
2 précisions pour Oulles : ce village est la plus petite commune du département de l'Isère avec 9 habitants et n'est desservi par une voie carrossable que depuis 1963 !
L'église de Oulles.
Il est près de midi, les pentes de Oulles sont devenues un vrai four ! Bien que j’ai croisé seulement 2 cyclos qui redescendaient, une dizaine avaient commencé la montée…dans cette fournaise, ils allaient passer un mauvais moment ! J’ai toujours privilégié les sorties à la fraîche, la chaleur absorbant beaucoup d’énergie, et tout au long de mon séjour, j’ai croisé des dizaines et des dizaines de cyclos grimpant les pentes surchauffées de l’Oisans à partir de midi ou en plein après-midi ! Franchement, je n’ai pas encore compris leur timing. Oui, c’est dur de se lever tôt pendant les vacances mais ça vaut quand même le coup, d’autant plus qu’en partant à la fraîche, les routes sont beaucoup plus tranquilles.
Sublime panorama sur le Massif des Ecrins. Au centre, le Glacier du Mont-de-Lans.
47 km – 3h09 de selle et un D+ de 1295 m, pas mal pour une prise de contact avec la montagne ! Je tiens à noter que mes moyennes sont abominables (près de 15 km/h pour cette sortie) car je me suis souvent arrêté pour prendre des photos afin d’illustrer mes articles (et c’est dur de repartir sur des pentes à 9/10% !), que j’ai beaucoup profité des instants présents et que je devais ménager mes efforts afin de pouvoir réaliser mon énorme programme.
Retour tranquille au campement pour y déguster le délicieux repas préparé par mon épouse. L’après-midi, petite sieste (on peut rattraper le sommeil perdu à ce moment là !), une heure de piscine (bienfaisante pour le corps) et je pensais déjà à mon parcours de demain : la Bérarde au sein du Massif des Ecrins.
> Sortie n°2 - La Bérarde