Ceux qui fréquentent la blogosphère des cyclos, doivent bien le connaître. Originaire des Pyrénées, c’est un jeune cyclo passionné de la montagne. Malgré son jeune âge, Idris a grimpé un nombre incroyable de cols, d’abord dans les Pyrénées avec entre autres des Tourmalets et des Aspins en veux-tu en voilà, puis depuis 2 ans en étendant ses sorties dans le massif alpin. Ce que j’aime surtout chez lui, c’est le côté épique de chacune de ses sorties !
Depuis 3 ans, on échangeait pas mal et je le savais basé à Albertville depuis l’année dernière grâce à son premier emploi. Je lui avais savoir que j’allais séjourner en Oisans, 2 vallées et deux gros cols – Madeleine et Glandon - nous séparant de Bourg-d’Oisans et d’Albertville, il était difficile dans un premier temps d’organiser une rencontre. Idris me proposa quand même une rencontre au sommet du Col de la Croix de Fer. Sympa mais la rencontre aurait été courte. Je poussais l’idée plus loin : et si on faisait une montée ensemble !
Sachant qu’il empruntait souvent le train pour faire ses approches, je l’invitais à descendre à Grenoble pour qu’on puisse faire la montée du Col de la Croix de Fer depuis Bourg-d’Oisans. Idris est emballé et on organise correctement tout ça : rdv est pris pour faire l’ascension le samedi, Idris travaillant la semaine mais auparavant je devais aller le chercher à la gare de Grenoble le vendredi soir.
Ce n’était pas très simple au niveau de l’horaire – 22h40 – et à cause de travaux sur la ligne SNCF entre Chambéry et Grenoble, Idris a eu droit à une rallonge : près de 3 heures de voyage avec correspondance à La Tour du Pin ! Accompagné de mon fils Victor, je l’accueille donc à la gare. Premiers contacts sympas, on passe enfin du virtuel au réel !
Je charge son vélo dans le Partner et en route pour Bourg-d’Oisans. Il fait nuit bien entendu mais Idris reconnaît bien l’abominable D1091 qu’il a emprunté l’année dernière à l’occasion de son ascension du Galibier. Il est bien content de ne pas avoir à la refaire. Bien sûr, nous discutons de notre passion commune à savoir la grimpette à vélo !
Une heure plus tard, nous arrivons au camping. J’avais prévu une tente (prêté gracieusement par mon fils) et le couchage pour qu’Idris puisse dormir. Les présentations faites avec mon épouse et ma fille, nous ne nous attardons pas trop, il s’agit de bien se reposer car il faut se lever tôt demain matin.
Nous petit-déjeunons copieusement et discutons du programme de l’ascension. Le planning sera quand même serré car Idris a un impératif : prendre un train à la Chambre à 13h40 pour retourner à Albertville et ensuite se rendre à Annecy pour participer à une grande fête au bord du lac.
Une paire de joyeux cyclos prête pour une belle ascension !
Préparation des vélos, check-list pour voir si on a rien oublié et à 8h45 on décolle. Je réserve à Idris une petite surprise en lui faisant prendre la direction de l’Alpe d’Huez. Ca lui rappelle des souvenirs. Ce n’est que juste au pied de la célèbre montée que nous bifurquons sur la petite route que j’avais déjà empruntée lors de ma première sortie au Col d’Ornon. Idris, tout comme moi, apprécions son charme et sa tranquillité.
A la sortie du camping. Vue sur la Côte Alamèle et la Grande Lance d'Allemont (photo Idris).
A la sortie de Bourg d'Oisans, en direction du pied de l'Alpe d'Huez (photo Idris).
La fameuse petite route de Bassey (phot Idris).
Peinard, pas un chat !
Petite route bucolique idéale pour l'échauffement (photo Idris).
Nous retombons sur la D1091 et filons jusqu’à Rochetaillée. Nous restons bien l’un derrière l’autre, la voie cyclable ne permet pas de rouler de front et la circulation est déjà dense à cette heure-ci. Ah j’oubliais, il fait un temps splendide !
A Rochetaillée, nous prenons à droite direction Allemond. Nous roulons à allure modérée, Idris réfléchissant s’il aura de bonnes jambes et moi, réservant des forces pour cette ascension après 3 jours consécutifs et déjà 3505 de D+. Nous arrivons à Allemond, point départ de la montée du Col de la Croix de Fer – 28,8 km pour 1473 m à 6% de moyenne.
Nous sommes bien échauffé mais les premières rampes sont faciles avec 2 épingles qui nous hissent sur… un barrage, celui du Verney. Nous pouvons rouler dessus, c’est plat et on peut avoir une vue sympa à la fois sur Allemond au pied du barrage et sur le Lac du Verney.
Nous arrivons à Allemond, au milieu, le Barrage du Verney sous la forme d'une butte de terre (photo Idris).
Nous nous trouvons sur le Barrage du Verney, vue sur Allemond et le Taillefer (2857 m).
Le Lac du Verney (photo Idris).
Idris sur le Barrage du Verney. A gauche, la Vallée de l'Eau d'Olle, au centre le Collet de Vaujany, à droite la Vallée de Vaujany.
La route file même sur le lac, c’est très agréable d’autant que l’on peut bien voir les berges et juste au-dessus, la Grande Lance d’Allemond. Au Nord, on voit bien le Collet de Vaujany qui sépare les Vallées de Vaujany et de l’Eau d’Olle où se trouve la route du Col de la Croix de Fer.
Sur le Barrage du Verney.
Sur la route qui passe sur le lac du Verney. A gauche, la Vallée de l'Eau d'Olle où se trouve les premières rampes du Col de la Croix de Fer (photo Idris).
Une longue courbe à gauche avec quelques mètres à 6% nous emmène aux côtés de la centrale EDF qui pilote les Barrages du Verney et de Grandmaison situé plus haut. On entend le ronronnement de l’électricité nouvellement produite, le bruit est assez impressionnant.
D’un commun accord et ayant bien étudié le profil qui propose plusieurs parties difficiles entrecoupées de replats, nous avons décidé de monter chacun à notre rythme et de nous attendre à chaque replat. Je savais qu’Idris, avec de bonnes ou de mauvaises jambes (comme il aime si bien dire !), irait quand même bien plus vite ! Et puis même si j’ai presque 20 ans de plus qu’Idris, les jeunes ne respectent plus les vieux ! Par contre, je ne voyais pas l’intérêt de faire une montée commune et de se revoir 2h30 plus tard au col ! Notre ascension allait se dérouler admirablement bien !
L'usine électrique de l'Eau d'Olle. Au-dessus, le Collet de Vaujany.
L'usine électrique de l'Eau d'Olle.
La route passe au-dessus de l'usine électrique de l'Eau d'Olle.
Des pancartes explique son fonctionnement (voir détails plus bas).
Même si l'ouvrage est moche, son dispositif est impressionnant (voir détails plus bas).
Nous laissons le Lac du Verney derrière nous.
Une légère descente nous dépose au Pont Rattier où les véritables festivités commencent. La route s’élève rapidement au-dessus du Torrent de l’Eau d’Olle. Sur ces 3 premiers kilomètres à 7% de moyenne, je garde le contact avec Idris - je suis derrière hein pas devant ! - les jambes répondent bien, les muscles ne sont pas douloureux, je sens que l’ascension va bien se passer.
Le Pont Rattier, début des véritables hostilités.
Premières rampes à 6/7%, ça va pas trop mal pour l'instant (photo Idris).
A Articol (3-4 maisons), il y a un petit replat qui ne dure pas très longtemps. Avec Idris, on échange nos premières impressions mais la discussion sera de courte durée, la pente se redresse d’un coup, nous attaquons une portion de près de 2 km à 10% de moyenne. La pente est impitoyable car la route n’offre aucun lacet.
Un mini-replat à Articol.
J’observe la technique d’Idris qui est très particulière : sans chaussures à cale ( !), ses pieds à cheval sur les pédales et non sur la pointe ( !), Idris grimpe quasiment tout le temps en danseuse (!) et le tout avec un vélo Décathlon des plus ordinaires ! Etonnant mais efficace, Idris commence à se détacher nettement et file en avant. En plus de ses qualités naturelles (il est fin comme une tige et possèdent des cannes d’enfer), je pense qu’avec une meilleure technique et un bon équipement, Idris serait un encore meilleur grimpeur ! Mais j’imagine que ce n’est pas sa priorité pour le moment, c’est un choix de style et d’attitude qui lui permet de vivre sereinement sa passion du vélo et de la montagne, pas de records, pas d’esbroufe. C’est ce que j’apprécie beaucoup chez lui.
Autres rampes mais à 9% cette fois-ci ! (photo Idris).
Bon quant à moi, je suis ma technique, tout à gauche, je mets en route mon petit rythme diesel et j’avance régulièrement. Je double même quelques cyclos déjà en souffrance. La pente lâche du lest à l’approche du Rivier d’Allemond (800 m à 8%) puis offre un replat salvateur (400 m à 3%) qui me permet d’accélérer un peu et de rejoindre Idris au Rivier d’Allemond (joli village tout en longueur) qui m’attendait comme prévu.
Ouf, nouveau replat en arrivant au Rivier d'Allemont.
Le Rivier d'Allemond, très sympa avec le Massif de Belledonne.
Idris a la banane, il est en forme et en plus, on a droit à une vue magnifique sur les Massifs de Belledone et des Grandes Rousses. Le replat se poursuit en traversant le Rivier d’Allemond et encore à sa sortie. Il y a même une descente qui s’amorce et là, nous découvrons un phénomène que nous avons rarement rencontré dans la montée d’un col : la route descend brusquement en 4 épingles serrées à près de 10%, traverse le torrent de l’Eau d’Olle et repart aussitôt dans le défilé du Maupas avec une incroyable rampe à plus de 9% ! L’effet est saisissant ! Je pense au fait que je devrais me taper ce gros coup de cul au retour… Il y a une trentaine d’années, il n’y avait donc pas cette descente. Ce passage a été réalisé suite à l’effondrement de l’ancienne route qui passait sur l’autre versant. Il y a même une sorte de mini « casse déserte ». Plus haut, le tracé a été aussi été modifié aux alentours du barrage de Grand Maison construits entre 1978 et 1985.
Idris a la banane, normal il est en forme !
Remplissage du bidon (photo Idris).
Vue sur la Massif des Grandes Rousses. Au centre, le Rissiou (2622 m).
Après le Rivier d'Allemond, la fameuse descente et remontée dans le Défilé du Maupas (photo Idris).
On peut aperçevoir l'éboulement qui a recouvert l'ancienne route sur le côté gauche du Défilé du Maupas.
Bon, cela ne fait pas nos affaires, il faut fournir un bel effort (plus de 9% sur 2,3 km) et entretemps on traverse à nouveau l’Eau d’Olle dans un mini-replat qui renforce du coup quelques passages à plus de 10%. La déclivité atteint son maximum entre 2 belles épingles mais le paysage est grandiose. Bien sûr, Idris a repris le large (tout en prenant des photos en roulant !) mais ça va, je suis bien et je suis en mode « je pourrais grimper pendant des heures ». J’en profite pour ajouter que la route est dans un état impeccable, assez large, ce qui permet aux automobilistes et motards de nous doubler correctement, cela avait du rassurer Idris qui les attire régulièrement comme des mouches !
Après la descente, ça remonte aussi sec à 9% ! (photo Idris).
Un petit coup d'oeil en arrière, wouah la pente !
A cet endroit, un mini-replat.
Le Défilé de Maupas.
Un aperçu sur l'éboulement qui a recouvert l'ancienne route.
Panorama sur l'éboulement, il y a même un chemin mais je ne m'y risquerais pas !
Ca repart aussitôt dans les 9% !
Visez la pente !
La pente s’adoucie – 8% - c’est là que mon épouse et mes enfants me doublent en voiture, venus pour pique-niquer au Col de la Croix de Fer avec nous. Un coup de klaxon pour m’encourager, je les retrouverais peu après. Je tiens juste à préciser que ma petite famille m’accompagne quelquefois (1 ou 2 fois lors de mes séjours) pour profiter de la balade et s’offrir un bon pique-nique en montagne. Par contre, mon épouse ne s’arrête pas tous les 100 m, seulement 1 ou 2 fois pour faire quelques photos et nous nous revoyons seulement au sommet de l’ascension. Après environ 2,5 km à 7/8% où j’ai pu accélérer un peu mon rythme, je retrouve donc ma petite famille et Idris qui m’attendaient au pied du Barrage de Grandmaison. La vue est incroyable !
Les affaires se calment un peu avec du 7/8%.
Le Torrent de l'Eau d'Olle (photo Idris).
Je prends RDV avec mon épouse au Col de la Croix de Fer. Avec Idris, on reprend notre route, il est près de 11h, le timing est serré mais nous sommes dans les temps. De beaux lacets nous emmènent au-dessus du barrage. Arrivés au barrage, nous faisons une petite pause pour encaisser une belle claque : le paysage est grandiose ! Le Lac de Grand Maison brille d’un beau bleu turquoise, à l’Est trône la Tête de la Petite Olle (2269 m) escortée de chaque côté par 2 magnifiques cascades (les Ruisseaux de la Cochette et de la Petite L’Auze). En se retournant, on peut aussi apercevoir les lacets de la montée du barrage que l’on vient de grimper, la vue est aussi superbe. Je tente de distinguer le Col du Sabot (2100 m) que j’ai prévu au programme de mon séjour mais je ne le trouve pas (j'ai quand même réussi à le siuer sur une photo).
Barrage de Grand Maison en vue.
Idris vraiment Easy !
Moi un peu moins ! (photo Idris).
Les lacets qui montent au Barrage de Grand Maison (photo Idris).
Le Barrage de Grand Maison. Si on veut, on peut y grimper en empruntant une bonne piste.
Sur le Barrage de Grand Maison (photo Idris).
Vue 3 étoiles en jetant un coup d'oeil en arrière.
Panorama grandiose ! Au centre, la Tête de la Petite Olle (2269 m).
On reprend notre route, il y a un nouveau replat le long du lac - 2,7 km à 2,5% - c’est très agréable d’autant qu’avec Idris, on peut rouler ensemble et partager nos impressions sur ce magnifique décor. On est surtout d’accord sur un truc : le vélo et la montagne, c’est vraiment le top ! Ensuite, on enchaîne sur une descente - 1,4 km à 2% - idéal pour récupérer avant le final - et nous franchissons un pont sur le Rieu Claret qui marque la frontière entre l’Isère et la Savoie.
La route longe le Lac de Grand Maison (photo Idris).
Vue en arrière sur le Barrage de Grand Maison. Tout à gauche, le Col du Sabot (2100 m).
Encore une vue en arrière.
On longe le Lac de Grand Maison, vraiment magnifique ! (photo Idris).
Pont du Rieu Claret : frontière entre l'Isère et la Savoie.
En face la route reprend du poil de la bête et file vers le Col du Glandon que l’on distingue bien, le Col de la Croix de Fer se trouvant plus à l’Est, est masqué pour l’instant par la montagne. Dans les premiers hectomètres, la pente n’est pas trop forte - environ 6% - mais elle durcit - dans les 7/8% à l’approche du pied du Col du Glandon, Idris a repris son train infernal, j’ai les cuisses qui piquent un peu mais ça va. Ce passage de 2,2 km à 7,5% est terminé et fait passer à côté de l’hôtel-restaurant qui garde le pied du Col du Glandon, nous y reviendrons un peu plus tard.
La route remonte progressivement.
Idris dans un décor somptueux !
Un route qui serpente tranquillement au milieu des alpages (photo Idris).
La pente fait son petit 7/8% à l'approche du pied du Col du Glandon (photo Idris).
Col de la Croix de fer en vue (au centre) avec au milieu le Torrent de l'Eau d'Olle (photo Idris).
Les chalets du Plan du Suet (photo Idris).
Idris a ralenti son allure et m’attend pour faire le final ensemble car nous pouvons voir désormais le Col de la Croix de Fer. La pente me convient bien - 700 m à 5,5% puis les 2 derniers kilomètres à 6% - de plus un petit vent arrière donne des ailes. Cela permet d’admirer le paysage qui est toujours aussi grandiose. Idris apprécie beaucoup aussi l’instant, il repense à son père qui l’avait grimpé il y a 30 ans. Pour ma part, je repense à l’ascension du Col de la Croix de Fer que j’avais réalisée en 2006 mais du côté de St-Jean-de-Maurienne en passant par le Col du Mollard (la route traditionnelle était en travaux), j’avais terminé complètement cuit et aujourd’hui, je finis dans une bonne forme et ce versant est sans contestation bien plus beau.
Dans la partie finale après le pied du Col du Glandon. Tout au fond, le Lac de Grand Maison (photo Idris).
La montée finale. Un peu à gauche, on aperçoit l'hôtel-restaurant qui se trouve au pied du Col du Glandon.
Vue sur le Col du Glandon.
Le final est emballé dans l’allégresse avec vue sur les sublimes Aiguilles d’Arves qui se sont dévoilées. Nous franchissons le Col de la Croix de Fer main dans la main, heureux d’avoir partagé cette belle ascension.
Les Aiguilles d'Arves font leur apparition. Sublime !
Arrivée au Col de la Croix de Fer.
Un sacré duo !
Une petite pause pour la prospérité !
Regards sur une croix légendaire.
Une croix sans âge.
Ma petite famille est là, nous prenons des photos mais ne tardons pas trop. Il y a un monde fou, le vent fraîchi l’endroit malgré le soleil, il n’y a pas beaucoup d’endroit où s’abriter, comme je l’avais un peu prévu, nous faisons donc demi-tour pour rejoindre le Col du Glandon, plus tranquille et moins exposé au vent pour y pique-niquer.
Idris fait le plein de souvenirs.
Mon p'tit gars à moi. Un futur cylo ? Pas pour l'instant, il fait du badminton !
Panorama à l'Est du Col de la Croix de Fer.
Panorama à l'Ouest du Col de la Croix de Fer.
Je constate que le vent nous a quand même bien aidé car il souffle pas mal. On se retrouve rapidement au pied du Col du Glandon. Il faut gravir un méchant coup de cul à 8%, heureusement pas très long. Content de le grimper “gratuitement” cette fois-ci (1924 m), je l’avais grimpé en 2006 par son versant opposé (St-Etienne-de-Cuines) et je l’avais payé “cash” car même après avoir grimpé pas mal de belles ascensions depuis ces dernières années, il est toujours dans classé dans mon top 3. Nous trouvons une place tranquille sur le parking et installons le pique-nique face à un panorama 4 étoiles sur le Massif des Grandes Rousses.
Au Col du Glandon. Un col presque gratuit pour Idris. Il y retournera 15 jours plus tard.
Idris doit avaler son repas rapidement car l’heure a tournée et il doit rejoindre la Chambre pour y prendre son train. Dommage, nous aurions pu encore discuter des heures. Nous faisons nos adieux, je regarde Idris basculer dans la descente… il y reviendra 15 jours plus tard pour y connaître réussite et… avoir un accident dont il sortira miraculeusement indemne avec quand même quelques gros bobos ! Tout le personnage d’Idris dont j’espère croiser à nouveau la route un jour prochain.
Une dernière pause avant un pique-nique bien mérité.
Les montures au repos.
Pas sûr de monter un col avec ce vélo-là !
Vue sur les Aiguilles de l'Argentière au Col du Glandon.
Le pied du Col du Glandon. Au fond, le Col de la Croix de Fer.
Vue sur la Vallée de l'Eau d'Olle depuis la table de pique-nique.
Vue sur le Carrelet (2132 m) depuis le Col du Glandon.
Panorama sensationnel !
Ca vire au noir, le retour va être un peu humide.
lightbox scrolling gallery by VisualLightBox.com v5.6Ma petite famille et moi finissons tranquillement notre pique-nique. Il fait beau mais je ne manque pas de remarquer que de sombres nuages arrivent du Sud… des orages ! Et ils sont juste sur le parcours du retour que je vais faire ! Nous plions les affaires, j’enfourche mon vélo et c’est reparti pour près de 30 kilomètre de descente.
Je signale à ma femme de ne pas redescendre tout d’une traite, si je me prends l’orage, je pourrais toujours être secouru ! Dans la descente vers le Lac de Grand Maison, j’aperçois un nuage tout noir foncé sur moi, en quelques secondes, un pluie grêlée et glaciale s’abat sur moi ! Rhaaa, je sers les dents, la sensation est très désagréable, je me dis que la descente va être galère. Puis en remontant la pente juste après la frontière entre la Savoie et l’Isère, la pluie se calme aussitôt et l’air chaud me revigore instantanément. J’observe le ciel, ça devrait aller, la Vallée de l’Eau d’Olle semble assez dégagée. La route sera même pratiquement sèche jusqu’en bas. Je musarde, prends des photos que je n’ai pas pris le temps de prendre en montant. Dommage, comme il fait gris, je ne profite pas du beau temps de ce matin.
Je retrouve ma femme au barrage et lui dit que tout va bien, elle fera quand même une halte avant la remontée vers le Rivier d’Allemond en cas où l’orage repointerait le bout du nez.
Je repars et profite de l’ivresse de la descente. Je repère les passages pentus que l’on distingue toujours nettement dans ce sens, on est toujours étonné d’avoir encaissé ces gros pourcentages.
Je me retrouve au petit pont sur l’Eau d’Olle avant la fameuse remontée au Rivier d’Allemond. Je fais une petite pause pour faire un coucou à mes enfants qui y trempent leur pied avec notre chien mais l’eau est glaciale malgré le milieu de l’été.
Je repars affronter les lacets à près de 10% mais ça passe bien, je suis dans une bonne forme. Après le Rivier d’Allemond, je lâche les freins sur la route rectiligne, la vitesse est vertigineuse, j’atteinds les 70 km/h mais ne vais pas au-delà car le vélo devient vite incontrôlable !
Me voilà au-dessus de l’usine EDF de Grand Maison au-dessus du Lac de Verney. Un panneau y explique son fonctionnement. Son principe est tout bonnement incroyable : l’eau retenue à 1700 m d’altitude par le barrage de Grand Maison transite par une galerie enterrée et chute de 926 mètres (les travaux ont du être titanesque pour avoir enterré cette galerie et préservé la Vallée de l’Eau d’Olle car on n’y décèle aucune trace !). Elle actionne alors 12 turbines de l’usine de Grand Maison dont la partie souterraine mesure près de 40 mètres de haut et plus de 160 mètres de long, de quoi abriter 2 gros Airbus. A pleine charge la centrale génère une puissance de 1800 MW. Annuellement, elle produit l’équivalent de la consommation résidentielle de 70% de la population iséroise. Encore plus fort, lorsque la demande en électricité est faible, huit turbines pompent l’eau de la retenue du Verney vers celle de Grand Maison ! Ce principe, qui donne à l’amménagement le nom de Station de Transfert d’Energie par Pompage (STEP), permet d’utiliser la même eau plusieurs fois. L’aménagement est complété par une cheminée d’équilibre qui se trouve 200 m plus haut au Collet de Vaujany que je grimperais plus tard lors de mon séjour.
Je file sur la route qui longe le Lac du Verney. Je fais une pause surprise : des jeunes s’amusent à sauter dans le lac à partir d’un pont de... 8 mètres de haut ! C’est pas trop mon truc mais c’est marrant de les voir hésiter, hésiter puis hop faire le grand saut en hurlant de frayeur !
Quelques gouttes se mettent à tomber, l’orage gronde au-dessus de la Grande Lance d’Allemond, je reprends le chemin du retour : Allemond, Rochetaillée, la D1091 jusqu’à Bourg-d’Oisans et enfin le camping. Ce fut une belle journée ponctuée par une magnifique ascension et une riche rencontre avec Idris. Au total : 83 km, un col à plus de 2000 m et plus de 1700 mètres de D+. Demain, dimanche jour de repos bien mérité. Lundi, je reprendrais les affaires avec une montée à plus de 2000 m au Lac Besson en passant par l’Alpe d’huez via Villars-Reculas.
Vous pouvez aussi voir le compte-rendu sur le blog d'Idris.