Voilà un col qui me tenait à cœur pour le challenge avec ses 2000 m et son ascension hors norme du versant Est depuis Usson-les-Bains : 15 km à 8% de moyenne.
J’avais dans l’idée de réaliser une boucle avec le Col de Pailhères puis le Col du Pradel (1763 m). Mais comme ma petite famille m’accompagnait, je ne souhaitais pas leur faire passer une trop longue journée à m’attendre longuement au sommet de chaque col ! Je coupe la poire en deux : ce sera un aller-retour mais en faisant un sympathique détour qui allait m’offrir la possibilité d’empocher 4 cols supplémentaires !
L'entrée des Gorges St-Georges.
Au bout de 10 km, juste à l’entrée des Gorges de l’Aude, je prends une petite départementale (D20) à gauche qui va m’emmener à Bessède-de-Sault et ma première série de 4 cols. Cette dernière me fait rentrer doucement dans le vif du sujet avec une pente régulière qui n’excède pas les 5-6%. Le soleil s’est bien installé mais l’atmosphère est un peu fraîche m’obligeant à mettre de temps en temps mon coupe-vent (je suis un peu frileux). Je franchis rapidement mon premier col dans un lacet à 180°, celui du Castel – 658 m. Il n’est pas très marqué mais bon, hop c’est dans la besace et je reprends mon chemin.
Après quelques centaines de mètre, une petite surprise m’attend : mon épouse et mes enfants m’accueillent sur un tout petit parking et me lancent des encouragements. Je ne les attendais pas là car nous avions convenu de nous retrouver au pied du Col de Pailhères. Nous avions vu sur une carte que la fin de la boucle que j’avais entamée se terminait par une route minuscule qui pouvait présenter des risques au niveau de sa praticabilité et je pourrais le certifier un peu plus tard… Mon épouse fera sagement demi-tour pour redescendre dans les Gorges de l’Aude et me retrouvera environ 1 heure plus tard à Usson au pied du Col de Pailhères.
Le Col du Castel – 658 m.
Je poursuis mon ascension, il n’y a pas grand-chose à voir, seulement de la forêt mais au moins c’est tranquille. Je passe sous le village de Bessède-de-Sault. Je mouline tranquillement pour ne pas griller toutes mes cartouches pour la seconde partie de mon programme mais je sens que je suis en très bonne forme. D’ailleurs c’est facilement que j’atteins mon second col de la journée – le Col Notre Dame – 950 m. Ce dernier est assez joli : les pâturages ont fait leur apparition et il y a une minuscule chapelle qui marque le col.
Dans les derniers hectomètres du versant Est du Col Notre Dame.
Mini-chapelle au Col Notre Dame.
Col Notre Dame - 950 m.
Je me trouve désormais sur un plateau qui ressemble à la campagne jurassienne. La géographie me surprend, même si des nuages masquent quelques sommets, je ne vois pas de pics enneigés comme dans les Alpes, c’est bizarre, je vais me taper un 2000 m un peu plus tard ! En fait le Col de Pailhères sera pratiquement le point culminant du coin que je suis en train de visiter mais j’y reviendrais plus tard…
La suite de la randonnée est très plaisante avec une légère descente jusqu’à Aunat où j’amorce la dernière partie de ma boucle qui va me faire redescendre dans les Gorges de l’Aude. Mais avant cela, ça remonte tranquillement jusqu’au Col des Aychides à 1007 mètre d’altitude. Pause photo, pas un chat, je me sens bien, il y a souvent des moments où je ressens une grande joie de faire du vélo !
Vue Nord au Col des Aychides - 1007 m.
Vue Sud au Col des Aychides - 1007 m.
Allez zou, une nouvelle descente. Pris par la vitesse, j’ai failli rater le Col des Claussels - 977 m – mais mon gps me l’a rappelé en sonnant au passage du repère que j’avais placé sur ma carte. Pas de panneau, je prends une photo souvenir et c’est reparti dans la descente.
La route se retrécit petit à petit jusqu’à ne permettre le passage d’une seule voiture… je ne vous cause pas la panique quand deux voitures doivent se croiser… heureusement que ma femme n’a pas emprunté cette route ! Par contre, à vélo, c’est magnifique : un ravin sans fond sur ma gauche, des parois vertigineuses à ma droite, un minuscule village – Fontanès-de-Sault – accroché à la falaise, bref une route spectaculaire qui est même agrémentée de 2 petits tunnels creusés dans la roche.
Col des Claussels - 977 m.
Route pittoresque en descendant vers Usson.
Usson-les-Bains...
... départ officiel de la montée du Col de Pailhères.
Je débouche au fond des Gorges de l’Aude juste en face de l’Usine électrique d’Usson. Je viens juste de pénétrer dans le département de l'Ariège. Ensuite, c’est un bon faux-plat montant jusqu’à Usson où je retrouve mon épouse, mes enfants et aussi mon chien qui est si content de me retrouver comme s’il ne m’avait pas vu depuis 3 jours !
Nous pique-niquons juste au pied du château d’Usson. Mais je suis un peu inquiet, ça se couvre… et je finis très rapidement mon repas car je ne voudrais pas trop me refroidir et surtout quelques gouttes me font remonter illico sur le vélo ! Mais heureusement la bruine cesse peu de temps après et je ne serais plus inquiété jusqu’au Col de Pailhères. La fête aurait été gâchée d’autant que la forme est au rendez-vous.
J’attaque donc la seconde partie de mon programme avec une seconde série de 3 cols. Depuis Usson, l’ascension débute par une jolie petite série de lacets à 5-6% puis file vers Rouze. De là, on a une vue sur la magnifique ruine du Château d’Usson perché sur son promontoire rocheux.
Usson et son château en ruines.
Les premiers lacets entre Usson et Rouze.
En se retournant, on peut voir le Château d'Usson sur son promontoir rocheux.
Une autre vue du Château d'Usson un peu plus haut après Rouze. Derrière, le Pic de Pujeguère - 1367 m.
Peu après Rouze, un lacet file à droite et la pente se dresse plus fortement. La route est bien large qui vous scotche un peu jusqu’à Mijanès. Aucune trève après le passage de ce dernier mais le soleil est revenu et rend la balade plaisante. Plaisante est une pensée masochiste que j’aime utiliser surtout quand la pente arborre fièrement ses 8-9% de moyenne !
Le village de Mijanès.
Il en reste encore à grimper...
Après Mijanès, en se retournant, panorama sur le Donezan.
Dans un lacet à 1377 m d'altitude, on devine le Col de Pailhères 624 m plus haut.
Longue rampe à 8% avant la Station de Mijanès.
Je suis quand même content quand les affaires se calment légèrement à l’approche de la Station de Mijanès. Changement de décor : nous sommes à 1400 m d’altitude, on devine le Col de Pailhères 600 m plus haut et des plaques de neiges sont accrochés à quelques pics. Changement de route aussi : la D25 se transforme en route pastorale et sa largeur diminue franchement de moitié ! Mon épouse, qui m’a rejoint à la Station de Mijanès, a du apprécier (lol) mais le revêtement est d’excellente qualité (merci au Tour de France d’être passé 5 fois entre 2003 et 2013), ce qui lui a permis de ne pas trop serrer les fesses !
La Station de Mijanès - altitude 1400 m.
Un peu plus haut, toujours la Station de Mijanès.
Route pastorale.
La route devient plus étroite...
Pour ma part, j’allais m’éclater dans cette partie finale ! En effet, la route, après avoir longé le Ruisseau de Pailhères, s’enroule dans une incroyable série de lacets ! Une vingtaine bien serrés qui permettent de grimper les 6 derniers kilomètres avec 600 m de dénivelé à 10% de moyenne ! Un régal, d’autant qu’ils se superposent les uns sur les autres et donnent un caractère vertigineux à l’ascension. J’apprécie beaucoup l’ouvrage des hommes qui ont construit cette route extraordinaire tout en préservant admirablement le milieu naturel !
... et devient une succession de magnifiques lacets !
Sur une pente à 9% de moyenne.
Des lacets de rêves !
Lacet à 1707 m d'altitude.
Le même lacet vu d'un peu plus haut.
Le Col de Pailères est juste derrière cette barre rocheuse.
Vue sur la Station de Mijanès tout en bas.
Vue saisissante sur les lacets que je viens de grimper.
Rampe à plus de 10% mais le final n'est plus très loin.
Près du Col des Trabesses, il y a une bifurcation qui part tout droit vers le Col de Pailhères tout proche mais il y a un panneau qui indique que la circulation est interdite à tous véhicules. Je prends à droite, c’est aussi la fin des difficultés et je m’éclate sur une drôle de petite boucle qui aide à franchir une butte. Juste derrière, il y a une petite descente ! Elle rejoint la fameuse petite route qui débutait plus bas vers le Col des Trabesses. Puis j’enchaîne sur un dernier coup de cul – pas très long – pour atteindre le Col de Pailhères à 2001 m, mon premier 2000 pyrénéen !
Géographie des lieux.
Les derniers lacets faciles dans un décor très plaisant.
Les derniers hectomètres avec... une petite descente puis... une remontée vers le Col de Pailhères.
Un coup d'oeil sur les rampes les plus fortes que je viens de grimper un peu plus tôt.
Un contournement un peu singulier.
Col de Pailhères - 2001 m. Il y a un sacré vent et ça caille !
Col de Pailhères - panorama Est.
Col de Pailhères - panorama Ouest.
Je retrouve ma petite famille mais rapidement, il y a un fort vent glacial qui empêche de s’attarder sur les lieux. Je prends quelques photos, le Col de Pailhères est magnifique, sauvage, il y a seulement une petite cabane entourée d’alpages et de quelques traces de neige. Toutefois, le ciel assez nuageux m'empêche de voir les sommets environnants qui ne sont guère plus haut que le Col de Pailhères.
J’enfourche à nouveau mon destrier mais au lieu de faire demi-tour immédiatement, je vais m’offrir un petit col supplémentaire en descendant un peu le versant opposé. 350 m et quelques pas sur un petit sentier me suffiront pour atteindre le Port de Pailhères à 1963 m. C’est très sympa car il y a une bonne douzaine de poneys qui paissent en liberté et je prends des photos juste au milieu du troupeau.
Port de Pailhères - 1963 m.
Demi-tour cette fois-ci, je remonte au Col de Pailhères, bascule de l’autre côté et descend tranquillement jusqu’à un lacet pour m’arrêter, franchir un fossé, marcher environ 150 m et mettre dans ma musette le Col des Trabesses à 1920 m.
L'accès au Col des Trabesses. Il faut franchir un fossé.
Col des Trabesses - 1920 m - panorama Sud.
Col des Trabesses - 1920 m - panorama Nord.
Je reprends ensuite ma descente non sans faire plusieurs arrêts photos sur les vertigineux lacets que je venais de grimper. Je m’éclate, je ne me sens pas fatigué, c’est agréable d’avoir pu gérer parfaitement cette journée.
Je retrouve plus bas ma petite famille sur une aire de repos peu avant Rouze. Elle profitait du soleil et de la chaleur qui avaient enfin décidé de s’installer en ce milieu d’après-midi. On se donne rendez-vous à Axat. C’est un cycliste heureux qui franchit à nouveau les Gorges de l’Aude puis de St-Georges.
Dans les Gorges St-Georges.
Dans les Gorges St-Georges.
Dans les Gorges St-Georges.