Comme d’habitude, levée matinale et le beau temps est au rdv. Cette fois-ci, je prends direct la D1091 direction Grenoble. Petite erreur, la sortie de Bourg-d’Oisans en empruntant la piste cyclable n’est pas du tout pratique, j’aurais du prendre la petite route de Bassey que j’avais empruntée lors de ma 1ère et 4ème sortie, beaucoup plus agréable. Bon, ce n’est pas trop grave, je file bon train direction Rochetaillée.
A la sortie de Bourg-d'Osans, en direction de Rochetaillée avec l'imposante Grande Lance d'Allemont.
Rochetaillée sur la D1091.
A Rochetaillée, comme pour aller au Col de la Croix de Fer, je tourne à droite. Mais cette fois-ci, je ne vais pas jusqu’à Allemond. Après le pont qui enjambe la Romanche, je prends à droite, roule encore quelques hectomètres et me trouve au pied de l’ascension de Villard-Reculas.
Peu après, prendre à droite, direction Villard-Reculas.
Le Rafour, après le virage, plus de plat, ça grimpe !
Grande Lance d'Allemont zèbrée par une ligne à haute tension assez moche.
Jusqu’à Villard-Reculas, le profil est sérieux : 11,8 km à 6% de moyenne. J’attaque pianissimo, la pente n’est pas trop forte, la route serpente tranquillement pour déboucher sur un carrefour au-dessus du Lac d’Allemond où il est d’ailleurs possible de le rejoindre directement. De là, on peut aussi grimper à la petite station de Oz-en-Oisans (environ 12 km depuis Rochetaillée à 5% de moyenne). Pour ma part, je prends le lacet à droite.
Au centre, la partie haute du village d'Allemond.
La route est large, bien enrobée, ombragée et surtout quasi vierge de tous véhicules motorisés ! Bref le pied et je me dis que je suis bien là ! D’autant que je tourne bien les jambes et que la mécanique est fluide. Les points de vues sont sympas : le village d’Allemond, le Lac du Verney, les pentes de la Grande Lance d’Allemond, la Grande Sure (2114 m) qui chapeaute l’Alpe d’Huez.
Allemond entraperçu dans la montée vers Villard-Reculas.
Les lacets s’enchaînent (10 jusqu’à Villard-Reculas), il y a une petite route à gauche qui monte à Sardonne. Ce petit village est invisible depuis la jonction mais dès que l’on s’élève après quelques lacets, on le découvre niché dans un petit creux de la montagne.
Dans la montée vers Villard-Reculas au niveau de Sardonne.
Sardonne que l'on peut aperçevoir en se retournant.
La pente est raisonnable - entre 7% et 8% - et régulière. Je croise le tracé - il faut faire attention, c’est bien indiqué ! - d’une descente VTT un peu exceptionnelle (j’en parle un peu même si je ne suis pas fan, mes chers lecteurs comprendront ma motivation !), il s’agit de la descente Mega valanche : départ du Pic Blanc à 3330 m (!) - arrivée à Allemond (720 m) pour 30 km de descente et plus de 2610 m de dénivelé négatif ! Mais quand je jette un coup d’oeil dans le “boyau”, tout étroit et raide comme un piquet, je me dis qu’il faut avoir quand même des bonnes “cojones” !
Passage de la Mega valanche pour les fondus de descente en VTT.
Le passage n'est pas bien large.
Un lacet dans la montée vers Villard-Reculas.
Au détour d’une épingle, on a une vue magnifique sur le Lac du Verney. 2 cyclos me dépassent tout en causant, profitant du calme de cette agréable montée. Je ne cherche même pas à m’accrocher, je suis en mode balade peinard.
Superbe vue sur le Collet de Vaujany qui surplombe le Lac du Verney.
Un autre lacet avec une pente à 8%.
Au centre, la Vallée de l'Eau d'Olle, accès au Col de la Croix de Fer.
Une route large, tranquille, j'ai du croiser seulement une dizaine de voiture.
Puis dans un virage à gauche la route bascule sur le flanc ouest de la Grande Sure, côté Vallée de la Romanche… et là, paf une claque ! Je m’en prendrais des dizaines pendant ce séjour en Oisans ! La route s’est transformée en un long balcon où l’on peut admirer un fabuleux panorama sur la Vallée de la Romanche. C’est vraiment magnifique !
La Vallée de la Romanche.
Route côté Vallée de la Romanche vers Villard-Reculas.
La Vallée de la Lignarre, accès au Col d'Ornon.
La Vallée de la Romanche en direction de Grenoble.
Au centre, le Massif du Taillefer.
J’en profite un max d’autant que la pente s’est calmée - pas plus de 3/4% mais j’enfile un coupe-vent car ce côté est complètement à l’ombre et il y fait frais. Au bout d’un kilomètre, j’entends un drôle de concert : des aboiements résonnent dans la montagne. Mais ils ne provenaient pas d’un seul chien mais de plusieurs ! Heu, il y a une chasse à courre en plein mois d’août ?! Puis je vois un signaleur en travers de la route, je ralentis et je vois alors passer un drôle de duo : un chien qui tire son maître ! En fait, j’assistais à une course de CANICROSS ! Particulièrement méconnu, le canicross est une discipline qui associe dans un même effort sportif, la course à pied, un chien et un humain. Le règlement est simple, aller le plus vite possible en respectant impérativement l'allure de l'animal. Si le chien ne veut plus courir ou ralenti, le maître doit s'arrêter ou ralentir, il est INTERDIT de le forcer à courir en le tirant sous peine de mise hors course immédiate. Le chien est muni d'un harnais, il est relié à son maître par une longe élastique de 2 mètres, extensible, attachée à une ceinture lombaire pour amortir les chocs provoqués par les accélérations de l'animal.
Des concurents du Canicross.
Des concurents du Canicross.
Des concurents du Canicross.
J’ai fait une bonne pause pour discuter avec le signaleur, lui-même pratiquant, et assister au passage de nombreux duos de tous poils. Les chiens sont de toutes races, petits et grands (ce derniers étaient souvent de beaux spécimens !) et les maîtres sont des jeunes, des vieux, hommes ou femmes et de toutes nationalités m’explique le signaleur. La course en question était la 3ème des 5 étapes du Trophée des Montagnes qui se déroulait dans différents lieux en Oisans. La course devait être ultra physique car j’ai croisé par 2 fois, des secours portant assistance à des participants qui étaient tombés dans les pommes ! J’ai pu m’en rendre encore plus compte en rejoignant Villard-Reculas qui était la ville-étape de cette course. Les premiers arrivés reprenaient leur souffle dans… de grands baquets d’eau dans lequel étaient allongés leur chien recouvert… d’écume ! Quel spectacle ! N’étant pas très connaisseur, j’ai quand même pu observer que les mecs/nanas étaient taillés comme des serpes, pas un gramme de graisse, bref un physique d’athlètes de haut niveau. Et il y avait une sacrée animation : des chiens aboyaient de partout et certains gémissaient même à cause de leurs muscles qui devaient être bien douloureux suite à l’effort. Et la compétition devait être sans pitié, deux participants, une fois la ligne franchie, en sont presque venue aux mains, l’un accusant l’autre de ne pas s’être suffisamment écarté lorsqu’il l’a doublé, du coup les chiens se sont emmêlés dans les harnais, je vous cause pas le bazar !
L'arrivée du Canicros à Villard-Reculas.
Les chiens tirent bien la langue !
Les bacs pour rafraîchir les chiens, à droite, le vainqueur de l'étape avec son chien qui est ENORME !
Les maîtres s'occupent en priorité de leur chien avant de reprendre leur souffle !
Alpages au-dessus de Villard-Reculas.
Panorama exceptionnel !
L'église de Villard-Reculas.
La course passe dans le village.
Bon, après cette drôle de rencontre, je reprends ma route en l’élevant un peu au-dessus de Villard-Reculas - un des plus jolis villages de l’Oisans - pour déguster tranquillement une pâte de fruit et profiter du panorama toujours majestueux sur les Massifs des Ecrins et du Taillefer. En face, je distingue nettement les Cols du Solude et de St-Jean que j’avais grimpés quelques jours plus tôt (récit 3). La route reprend un petit peu du poil de la bête à la sortie de Villard-Reculas et se rétrécie d’un seul coup en route touristique et qui se transforme à nouveau en “route-balcon” donnant une fois de plus, un caractère extraordinaire à cette balade ! Quel bonheur ! La route surplombe la Côte Alamèle, l’effet est saisissant et le regard tombe vertigineusement dans la Vallée de la Romanche.
Début de la route touristique.
Bourg-d'Oisans en bas, en face le Prégentil.
La pente est facile, un brusque virage à gauche offre 2 nouvelles surprises. La première nous fait franchir le mystérieux “Pas de la Confession” à 1541 m (non reconnu par le CCC). Si j’ai bien quelque chose à confesser, c’est bien le plaisir coupable à profiter de l’instant ! La seconde nous permet de pouvoir voir sous un bel angle, les terribles lacets de la montée de l’Alpe d’Huez !
Le massif du Taillefer. Au centre, la route qui grimpe au Col d'Ornon.
Le Massif des Ecrins avec au centre la Vallée du Vénéon.
Sur la route touristique.
Encore le Massif du Taillefer, sous cet angle, on distingue la montée vers Oulles.
Bourg-d'Oisans, au-dessus, le Col du Solude.
Zoom sur le Col du Solude.
Le Prégentil avec l'accès vers le Col de St-Jean.
Un sublime 180° !!!
Pas de la Confession (1541 m).
Les lacets de la montée traditionnelle de l'Alpe d'Huez.
Juste au centre : la Garde.
Encore un aperçu sur la route balcon en direction de Villard-Reculas.
Huez.
Au-dessus, la station de l'Alpe d'Huez.
Puis la route descend jusqu’à Huez et rejoint donc la fameuse montée de l’Alpe d’Huez. Je vais donc enchaîner jusqu’à l’Alpe à partir du virage n°6… je croise beaucoup de cyclos qui eux sont partis de Bourg-d’Oisans. Je me sens dans une forme épatante, je me mets à accélérer, j’en double pas mal, j’ai la tête rempli de souvenirs en me rappelant cette ascension que j’ai effectuée il y a 10 ans… c’’était ma première grosse ascension réussie et faite en compagnie de mon père qui avait alors 62 ans. Je ne l’avais pas prévue au programme mais j’allais refaire la montée des 21 lacets 4 jours plus tard…
Huez, vue sur la Grande Sure (2114 m).
L'église de Huez.
J’arrive rapidement - je suis épaté par ma forme - au niveau du croisement avec la montée alternative jusqu’à la station par la route de l'Eclose. Je prends cette dernière afin de découvrir cette variante. C’est sympa d’autant que l’on peut voir sous un autre angle les 3 derniers virages. Et la pente est soutenue. La route longe le Rocher des Outaris et on peut voir un ravin impressionnant qui descend vers le Sarenne. Puis le regard porte vers la vallée de la Sarenne et son col… superbe !
La route qui monte à la station via l'Eclose.
Vue sur le Taillefer.
La Grande Sure, très reconnaissable à son triangle rocheux.
Panorama sur le final des 21 lacets.
Un lacet sur la route de l'Eclose.
Vue sur la Montagne de l'Homme (2151 m).
Sur la route de l'Eclose.
La Vallée de la Sarenne, au centre, son col.
La route de l'Eclose passe sous le Rocher des Outaris.
Vue sur le Col du Solude et le Prégentil.
La station de l'Alpe d'Huez et le quartier des Bergers.
Je pointe mon nez à l’entrée de la station, pas de panneau, volé certainement par un touriste hollandais qui a du l’encadrer tel un trophée dans son salon ! Je donnerais dans le récit n°7, mes impressions sur ces drôles de personnages… Peu après, j’allais en rencontrer un autre de drôle de personnage ! Je m’arrête pour avaler une barre de céréale et j’entends de la musique… je découvre à quelques mètres de moi, assis sur un banc, mon interprète qui jouait avec un… énorme instrument que l’on appelle un gros cuivre ! Face à la montagne, il lui offrait comme une ode… il n’y avait que moi qui profitait de ce spectacle magique ! Au bout de quelques instants, je m’éclipse discrètement pour filer vers mon prochain objectif : le Col du Poutran.
Oui, on est bien à l'Alpe d'Huez. La plaque a été sûrement subtilisée par un Hollandais fanatique !
Gros cuivre et ode à la montagne !
Pour s’y rendre, il faut emprunter la célèbre avenue du Rif Nel où se trouve les derniers hectomètres de l’arrivée officielle des “21 virages”. Des cyclos en terminent avec cette montée éprouvante mais moi je franchi la ligne d’arrivée et continue tout droit. Je dépasse les dernières résidences, passe à côté de la gare de départ de la télécabine du Pic Blanc puis je tombe aux milieu des alpages qui ont laissé la place au béton sur une route étroite mais dans un état correcte. La route décrit une longue courbe à droite, la pente est raisonnable dans un premier temps - 5,5% sur 900 m - puis se durcit peu à peu pour passer à 7,5% sur les 1300 derniers mètres, pas tout-à-fait gratuit ce Col du Poutran placé à 1996 m d’altitude. Du col, deux panorama magnifique : un au Sud où on domine la station de l’Alpe d’Huez avec le Massif des Ecrins en arrière-plan puis un au Nord avec la descente vertigineuse des Côtes de Poutran vers la Lac du Verney avec le Massif de Belledone en arrière-plan.
Vue au rond-point vers l'avenue de Rif Nel.
Vue au rond-point vers l'avenue de Rif Nel en direction du Col de Sarenne.
Montée du Col du Poutran. En bas, la station de l'Alpe d'Huez.
A 4 mètres près, il aurait fait partie de la famille des “2000” ! Son voisin, le Col de Sarenne fait le même coup pour un tout petit mètre ! Il faut savoir qu’il n’y a qu’un seul “2000” en Isère : il s’agit du Col du Sabot qui dépasse donc plus franchement la barre fatidique avec 2100 m.
Le Col du Poutran. Il y a un tas de ferraille entreposé juste à coté du au démontage d'une remontée mécanique.
Les Côtes de Poutran.
Cette idée de “2000” me turlupine et comme j’avais encore du jus, je pousse encore mon destrier pour 1,8 km et 101 m de D+ supplémentaire jusqu’au Lac Besson à 2074 m d’altitude. La route s’arrête dans un vaste parking au bord du lac. Des centaines de touristes et promeneurs de tous poils occupent les lieux, la vue du lac est sympa mais l’endroit est un trop “peuplé” à mon goût surtout qu’il y en a qui te regarde comme un extra-terrestre avec ton vélo, se disant qu’est-ce qu’il fout là, c’est pas à l’Alpe d’Huez qu’il devait s’arrêter ?! Bon, c’est pas grave d’autant que je suis très content d’accrocher un second “2000” en moins de 48 heures (voir sortie 4).
Panorama dans la montée au Lac Besson.
Vue du dessus du Col du Poutran.
Vue sur le Collet de Vaujany et la Vallée de l'Eau d'Olle.
Le Massif de Belledone.
Dans la montée vers le Lac Besson (vue en arrière).
Le Lac Besson - 2074 m.
Allez, une bonne pâte de fruit et demi-tour avec 18 km de super descente jusqu’à Bourg-d’Oisans ! Y’a pas que les montées, j’aime aussi le plaisir de la descente ! Dans la dernière rampe avant le pied de l’Alpe, j’ai atteint les 72 km/h, loin des gros amateurs ou des pros mais c’est grisant. Repos et piscine prévus pour cet après-midi en attendant demain avec une nouvelle sortie que je n’avais pas trop prévue au programme…